Il y a un an, nous annoncions que le Dr François Le Men, 91 ans, en activité à Callac, au centre de la Bretagne, était le plus âgé des généralistes en exercice. Erreur : le doyen des médecins est Nantais…
Le Dr Luc Beliard prend du plaisir à poursuivre son activité de médecin. Ce jour, il n’a eu qu’une consultation. Pas de visite au programme. À 18 heures, il quitte de sa démarche encore assurée son cabinet, une belle maison du quartier Saint-Donatien, à Nantes, où il est installé depuis 1948, pour aller dîner chez un cousin.
Sa charge de travail est très loin de celle qui a été son quotidien jusqu’à sa retraite. Sept jours sur sept. « Je profitais du dimanche pour me mettre à jour… », se souvient-il. Et d’ajouter : « Un jour, j’ai décidé que je rentrerai chez moi quand sonneraient les cloches à minuit, même si j’étais en pleine consultation. Après, je me suis mieux porté ».
Toujours célibataire, le Dr Luc Beliard a consacré toute son énergie à son travail. Encore en troisième année de médecine, un généraliste du quartier, client de son père pharmacien, l’avait sollicité pour l’aider. « Il m’a dit alors : tu vas effectuer certaines de mes visites et tu viendras me dire ce que tu as fait. Si tu as fait une bêtise, j’irai voir le patient… Je ne crois pas qu’il n’y ait jamais eu de problème… » Alors qu’il a terminé ses études, ce même médecin lui annonce qu’il part au Cameroun et lui propose sa clientèle. « Je ne voulais pas – et ne pouvais pas – refuser. Et voilà, depuis, je n’ai jamais cessé de soigner ! »
66 ans que ça dure
Né au-dessus de la pharmacie paternelle, située à 100 mètres du cabinet ; logeant là où il a vu le jour, le Dr Beliard a tissé bien des liens en plus de 66 ans d’activité dans ce quartier nantais. « Ce qui me plaît, c’est que je fais partie de la famille. Des petits m’embrassent. Je soigne encore certaines personnes que j’ai vues dans le berceau. Certains patients sont devenus de vrais amis. »
La poursuite de son activité après l’âge de la retraite s’est imposée naturellement. « Et puis, cela me permet de garder ma secrétaire avec qui je travaille depuis 35 ans et qui est extraordinaire ! Il faut dire aussi que tant que j’ai une bonne santé, je veux continuer, sinon je m’embêterais. Je me sens aussi bien que quand j’avais 50 ans. C’est probablement dans mes gènes : j’ai une grand-mère qui est morte à 100 ans, ce qui était très rare à l’époque, et un oncle qui est mort à 103 ans, alors… »
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