Alerte enlèvement : l’UNAPEI dénonce la stigmatisation du handicap mental

Publié le 23/04/2014
1398266198517543_IMG_128360_HR.jpg

1398266198517543_IMG_128360_HR.jpg
Crédit photo : AFP

L’Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales, et de leurs amis (UNAPEI) s’élève contre le traitement judiciaire et médiatique de l’enlèvement de Mia, 4 mois, par ses parents le jeudi 17 avril. Le nourrisson, retrouvé le samedi matin, résidait au centre maternel de Nancy, à la suite d’une décision de justice, mais sa mère, dont les 4 autres enfants sont également placés, pouvait lui rendre visite.

L’« Alerte enlèvement », déclenchée le vendredi par le ministère de l’Intérieur, décrit la mère comme « déficiente mentale, âgée de 36 ans, mesurant 1,75 m, portant des lunettes gros foyer, aux cheveux châtain foncé ondulés et légèrement grisonnants... ».

L’UNAPEI dénonce cette alerte à plusieurs titres. D’abord, « le handicap mental – parler de "déficience mentale" est impropre – n’est pas forcément un signe distinctif, il ne se voit pas », explique au « Quotidien » Thierry Nouvel, le directeur général de l’association. « Cette mention a-t-elle pour rôle d’attirer sur le caractère éventuellement dangereux de la personne, ce qui serait absurde ? », s’interroge-t-il, tout en privilégiant une méconnaissance de la part des rédacteurs.

Incarcération

L’UNAPEI émet aussi des réserves sur la pertinence de l’incarcération de la mère. Les parents ont été présentés dimanche à un juge d’instruction à l’issue de leur garde à vue, puis mis en examen pour enlèvement et placés en détention provisoire au centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville. « La mère reconnaît la matérialité des faits, mais elle ne semble pas avoir une véritable conscience de ce qu’elle a fait », a déclaré le procureur de Nancy, Thomas Pison.

« Il y a peut-être d’autre solution que l’incarcération qui renforce la stigmatisation de cette population », estime Thierry Nouvel. Plus largement, le directeur déplore la méconnaissance du handicap mental, qui touche 700 000 personnes et leurs proches en France.

Coline Garré

Source : lequotidiendumedecin.fr