Appel à la réserve opérationnelle : les médecins ne sont pas dans la boucle

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Publié le 15/07/2016

Crédit photo : S. Toubon

« J’ai décidé de faire appel à la réserve opérationnelle, c’est-à-dire à tous ceux qui ont été à un moment sous les drapeaux », a annoncé François Hollande. L’enquête du « Quotidien » révèle que les médecins réservistes ne sont pas dans la boucle présidentielle.

« Les médecins réservistes sont potentiellement appelés par les chefs d’établissements suivant leur formation, mais nous ne sommes saisis d’aucune demande pour renforcer la prise en charge des victimes de Nice », explique M. Sarralie, le responsable communication d’un HIA (hôpital inter-armes) parisien. De fait, confirme-t-on à la communication de Santé Publique France, nous avons suffisamment de personnels hospitaliers sur les lieux pour faire face aux besoins ». Même constat à l’ARS (Agence régionale de santé) de PACA (Provence-Alpes-Côtes d’Azur), chargée d’évaluer les besoins de renforts militaires non couverts par les premiers dispositifs : « Nos équipes sont aguerries et performantes, elles n’ont pas actuellement besoin de renfort », indique une responsable de la communication.

À la cellule de crise activée à la préfecture des Alpes-Maritimes, à Nice, on juge également que « les ressources humaines spécialisées permettent de faire face ».

À la direction de l’EPRUS (Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires), les responsables enchaînent les réunions autour de Philippe Bouvier, directeur délégué, pour suivre les événements niçois.

Une formation nécessaire

L’EPRUS rappelle au demeurant que les médecins qui souhaitent participer à une éventuelle mobilisation post-attentats en France doivent avoir suivi une formation ad hoc. Elle nécessite d’avoir été sélectionné préalablement sur la plateforme AGIRS suivant des critères de spécialité, d’expérience et de localisation géographique. Devenir réserviste est un acte citoyen aussi bien pour les médecins fonctionnaires que libéraux, les jeunes retraités (qui ont cessé leur activité depuis moins de cinq ans) ou les étudiants en fin de formation.

À l’issue de la formation, les volontaires signent un contrat d’engagement valable trois ans pour des durées annuelles de 45 jours maximum (éventuellement portées à 90 jours suivant les décisions ministérielles). Pendant leurs interventions, les médecins hospitaliers continuent de percevoir leur rémunération, cependant que les libéraux sont défrayés par l’EPRUS (750 euros/jour pour les titulaires d’un DESC de groupe 2 et 500 euros pour les médecins d’autres spécialités, les étudiants étant indemnisés sur la base d’une rémunération du 1er échelon de la grille des agents publics).

L’ARS PACA n’ayant pas demandé la mobilisation de la réserve sanitaire, le département des urgences sanitaires (DUS) du ministère de la Santé pas davantage, on se félicite au sein des cabinets ministériels de la Santé et de la Défense de la capacité de prise en charge locale, tout en insistant sur l’intérêt de l’engagement des médecins auprès de l’EPRUS, pour déployer à l’avenir des moyens à grande échelle sur d’autres théâtres d’opérations.

Christian Delahaye

Source : lequotidiendumedecin.fr