LE PROCESSUS de concertation sur les rythmes scolaires, qui doit aboutir à des arbitrages à partir du mois de juin pourrait bien marquer la fin de la semaine de quatre jours... d’ici la rentrée 2013 ou 2014. Tant décriée par les chronobiologistes, qui l’accusent de désynchroniser les enfants, la semaine de quatre jours a été mise en place en 2008, suite à la réforme de l’ancien ministre Xavier Darcos. Avec six heures de cours par jour et 144 jours de classe, les élèves français obtiennent ainsi les horaires quotidiens les plus lourds d’Europe. Une aberration, voire « une nouvelle forme de maltraitance », pour Hubert Montagner, ancien directeur de recherche à l’INSERM.
Le rapport de synthèse du comité de pilotage de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires s’appuie notamment sur une soixantaine d’auditions, des débats organisés dans les académies et des échanges recueillis sur la plateforme Internet dédiée depuis septembre. « Il ne faut pas prendre le sujet par le petit bout de la lorgnette et le réduire à la semaine de quatre jours ou aux grandes vacances », insiste le coprésident du comité de pilotage, Christian Forestier (administrateur général du CNAM). Selon lui, seule une approche globale peut permette de faire le lien avec les programmes, l’organisation du métier d’enseignant, la conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale, les transports ou le tourisme. Plusieurs constats sont toutefois « partagés » : la journée des écoliers est « trop longue et fatigante », alourdie par des devoirs qui sont « source d’inégalité » car réalisés en dehors du temps scolaire. En primaire, la semaine de quatre jours est « inadaptée ». L’année scolaire est « déséquilibrée » avec un premier trimestre « inutilement long ». La durée des vacances estivales provoque des disparités, entre ceux qui profitent d’activités enrichissantes et d’autres qui sont « livrés à eux-mêmes ».
Selon l’âge.
La modulation du temps d’enseignement journalier selon l’âge (cinq heures en primaire, six heures au collège, sept heures au lycée) fait partie des conclusions « partiellement consensuelles ». Pour certains, il s’agit d’organiser une journée moins lourde et non pas nécessairement moins longue, qui alterne les activités pour respecter les biorythmes de l’enfant et transforme les pauses en « vrais temps de repos ». Sur la résolution du problème de la semaine de quatre jours, la « grande majorité des organisations entendues » se prononce pour une semaine de 4,5 jours comprenant le mercredi matin afin de « sauvegarder le week-end en famille ».
Mais d’autres sujets, comme celui des vacances scolaires, sont plus discutés. Alors que le rapport défend l’objectif de se rapprocher le plus possible de « l’équilibre sept semaines de travail/deux semaines de repos », bénéfique pour les enfants, « le zonage en février et au printemps est un facteur important de non-respect du 7/2 », déplore Christian Forestier. Le comité de pilotage doit maintenant préparer un projet sans occulter la question du financement. « L’État et les collectivités doivent pouvoir s’appuyer sur un chiffrage clair avant de décider des priorités de leur politique éducative », souligne le rapport.
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