L’infection par les papillomavirus humains (HPV) représente l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente. Ces virus touchent environ 79 millions de personnes dans le monde et sont responsables de 14 millions nouvelles infections chaque année aux États-Unis, selon le dernier bulletin épidémiologique du Centre de contrôle des maladies (CDC) qui rend compte de l’ampleur de la situation.
Sur les 150 génotypes de HPV actuellement recensés, environ 40 sont transmis par contact sexuel entraînant des lésions muqueuses, principalement anogénitales. Les HPV à tropisme muqueux sont classés, soit à haut risque (oncogènes, 16 et 18) et sont impliqués dans les cancers du col, cancers vaginaux, péniens, anaux, soit de bas risque (6 et 11).
Chaque année, aux États-Unis, environ 26 000 nouveaux cancers sont attribuables à HPV, 17 000 chez les femmes et 9 000 chez les hommes. Récemment, les études en population montraient que les génotypes 16 et 18 étaient, à eux seuls, responsables de 66 % des cancers cervicaux, 55 % des cancers vaginaux, 79 % des cancers anaux et de 62 % des cancers oropharyngés. L’incidence des cancers oropharyngés et anaux ont augmenté dans les deux sexes, plus chez les hommes que chez les femmes, pour la localisation oropharyngée.
56 millions de doses vaccinales
« Les infections et les cancers associés aux papillomavirus représentent un enjeu de santé publique important, dont la réduction ne pourra se faire sans une approche globale. Les vaccins prophylactiques sont sécurisés, bien tolérés et très efficaces » rappelle le CDC. L’enregistrement des effets secondaires est fait à travers divers systèmes de surveillance, dont le Vaccine Adverse Event Reporting System (VARES) et le Vaccine Safety Datalink (VSD).
Entre juin 2006 et mars 2013, environ 56 millions de doses de HPV4 ont été distribuées aux États-Unis. Durant cette période, le VAERS a reçu 21 194 déclarations d’effets secondaires survenus chez des femmes après vaccination HPV4 dont 92,1 % classés « non sérieux ». Parmi les 600 588 doses de HPV4 administrées à des jeunes filles entre 9 et 26 ans, le VSD n’a observé aucune augmentation des déclarations concernant les risques de syndrome de Guillain-Barré, d’épilepsie, de syncope, d’appendicite, d’AVC, de thrombo-embolisme, ou de réaction anaphylactique.
Aux États-Unis, où la vaccination est recommandée chez les filles et chez les garçons vers l’âge de 11/12 ans, la couverture vaccinale reste encore en-dessous des objectifs fixés par le projet Healthy People 2020. Au cours des études cliniques, il est apparu que le plus gros « moteur » de la vaccination était la recommandation, voire l’insistance d’un professionnel de santé.
CDC Grands Rounds : Reducing the Burden of HPV- Associated Cancer and Disease. January 31,2014/63 (04) 69-72
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