Les cas de cancers pédiatriques sur le secteur de Sainte-Pazanne en Loire-Atlantique ne constituent pas une « situation singulière de fréquence de cancers », a conclu, après de nouvelles investigations des autorités sanitaires, l’agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire, dans un communiqué.
Entre 2015 et 2019, plusieurs cas de cancers pédiatriques ont été signalés sur le secteur de plusieurs communes : Sainte-Pazanne, Saint-Hilaire-de-Chaléons, Saint-Mars-de-Coutais et Rouans. Une première enquête menée en 2017 par Santé publique France (SPF) avait détecté un « excès de leucémies diagnostiquées sur une période de 2 ans chez les enfants de moins de 15 ans, par rapport aux cas attendus », rappelle l’agence sanitaire.
En septembre 2019, une enquête menée par l’ARS sur les expositions qui pourraient être à l'origine de 17 cas de cancers - dont 9 cancers pédiatriques - dans la commune de Sainte-Pazanne n’avait pas identifié de « risques qui dépassent les valeurs de références en l'état des connaissances actuelles », soulignait alors Nicolas Durand, directeur général adjoint de l'ARS Pays de la Loire.
De nouveaux cas signalés en février 2019
En parallèle, le signalement de nouveaux cas sur le secteur en février 2019 a entraîné le lancement de nouvelles investigations, la création d’un comité de suivi associant l’ARS, Santé publique France (SPF), la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), des élus locaux et le collectif « Stop aux cancers de nos enfants », créé à l’initiative de parents.
SPF a été chargée des investigations épidémiologiques autour de 16 cas touchant des enfants de moins de 18 ans et a mené une étude de la distribution géographique des cancers pédiatriques en Loire-Atlantique entre 2005 et 2018 (mise en perspective de la situation du secteur de Sainte-Pazanne avec le reste du département). « L’analyse statistique conclut à l’absence d’un risque anormalement élevé de cancers pédiatriques sur le secteur de Sainte-Pazanne par rapport au reste du département », indique l’ARS. De même, l’analyse par balayage spatio-temporel (identification des regroupements de cancers pédiatriques) n’a pas révélé de « présence significative et persistante de regroupement de cancers de l’enfant sur le département », poursuit le communiqué.
En parallèle, des investigations environnementales ont été conduites par l’ARS et la DREAL. Plusieurs campagnes ont été menées à partir du mois de juillet 2019 pour repérer d’éventuels dépassements des valeurs de référence sur le site de l’école Notre-Dame de Lourdes et du lotissement construit sur l’ancien site d’une usine, où se situent les logements des enfants atteints de cancer.
Pas de cause commune identifiée mais une surveillance maintenue
Ces campagnes ont permis de « conclure à l’absence d’impact sanitaire des anciennes activités de traitement de charpente », souligne l’ARS. Des « points de vigilance », identifiés en juillet 2019 sur la qualité de l’air intérieur au sein de l’école, ont évolué favorablement suite à la mise en place de protocoles d’aération et à la réalisation de travaux.
Les investigations menées au cours de l’hiver 2019/2020 dans les logements de 14 familles des enfants atteints de cancer sur plusieurs milieux (air intérieur, sols, eau) et paramètres (chimiques, bactériologiques et radiologiques) ont donné lieu à des recommandations aux familles « lorsque la situation le justifiait », explique l’ARS.
Si les différentes enquêtes n’ont pas permis « d’identifier une cause commune pouvant expliquer la survenue de cancers pédiatriques sur le secteur », la surveillance est maintenue en collaboration avec les CHU de Nantes et d’Angers. « Nous avons passé au crible tous les facteurs de risque connus sans pouvoir identifier une cause commune. Désormais, d’autres pistes sont à creuser : c’est le travail de la recherche portée par l’INSERM et l’INCa », précise Lisa King responsable de SPF Pays de la Loire.
Des campagnes de mesures des pesticides dans l’air extérieur vont également être menées pendant un an par l’ARS et la DREAL sur la commune de Sainte-Pazanne.
Le collectif de parents, qui avait lancé la semaine dernière un appel à Emmanuel Macron après la découverte d'un nouveau cas de cancer chez un enfant de 4 ans, a exprimé sa déception. « Nous venons de perdre trois ans en croyant que les autorités sanitaires pouvaient chercher », a réagi auprès de l’AFP sa fondatrice Marie Thibaud, qui dénombre 22 cas dans le secteur depuis 2015.
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