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Les effets de la canicule estivale sont dissipés : le 400e bulletin du réseau SOS Médecins/InVS, daté du 24 août, signale en effet une nette diminution des consultations pour pathologies liées à la chaleur, dans toutes les classes d’âge. Autres domaines : le bulletin rapporte une diminution des appels pour asthme, allergie et piqûres d’insectes. Pour autant, les équipes de SOS Médecins ne vont pas relâcher leurs efforts de surveillance de l’état de santé de la population française à l’approche de l’automne.
Canicule 2003 : contact InVS
« Notre implication dans la veille sanitaire a débuté au plus fort d’une autre canicule, celle de l’été 2003, se souvient le Dr Pascal Chansard, vice-président de SOS Médecins. Nous avions alors été contactés par l’Institut de veille sanitaire (InVS) qui souhaitait avoir accès aux informations que nous avions recueillies auprès de nos patients pour suivre au plus près son évolution. » Cette requête a marqué le point de départ d’une longue collaboration, avec la création d’un réseau reliant toutes les associations SOS Médecins du territoire national. Le but : centraliser, harmoniser toutes les données pour pouvoir les envoyer à l’InVS.
Treize ans plus tard, les informations colligées (16 millions environ) sont toujours stockées dans un serveur. Stockage hautement utile : leur analyse permet en effet la surveillance d’épidémies saisonnières comme la grippe ou la bonchiolite (qui sont mesurées et analysées et comparées aux années précédentes) ou d’épidémies plus inattendues comme la rougeole.
Chikungunya
Le réseau SOS surveille aussi les suites de phénomènes exceptionnels (par exemple, la survenue de problèmes pneumoloqiques après un accident industriel, d’épisodes infectieux) ou la santé des participants à de grands rassemblements.
C’est ainsi que SOS Martinique a surveillé et « remonté » les cas supposés de chikungunya. Mais la surveillance s’est étendue à la France métropolitaine car le moustique-tigre s’est installé dans le sud de l’Hexagone et même au Parc floral de Paris, depuis la fin du mois d’août. « C’est le maillage régional étendu de SOS Médecins qui permet cette surveillance, explique le Dr Patrick Guérin, médecin SOS à Nantes, ancien président SOS Médecins France. Nos 1 000 médecins sont présents dans toutes les régions de France, les grandes villes, les centres urbains et périurbains (dans 85 à 90 % des villes de plus de 100 000 habitants) et il couvre 60 % de la population française. »
Tous les matins, à 6 heures
Les centres d’appel de SOS Médecins sont au cœur du dispositif. Lorsqu’un patient contacte le standard, le permanencier recueille son nom, ses coordonnées, son âge et sexe et le motif de l’appel. À la fin de la visite, le médecin enregistre le diagnostic sur son Smartphone via l’application ou bien il appelle le standard pour le lui communiquer. Toutes ces informations alimentent la base SOS en temps réel. Elles seront envoyées tous les jours à 6 heures du matin à l’InVS, mais aussi à l’Irsan (Institut de recherche pour la valorisation des données de santé). Anonymisées, les données seront agrégées avec les données d’urgence des hôpitaux (réseau OSCOUR®) et les certificats de décès de l’INSEE, permettant ainsi de construire une veille sanitaire et de dresser des cartographies de l’état de santé des Français. Une sorte de météo des épidémies.
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La rédaction n'a pas participé à l'élaboration de cet article réalisé par L'Agence scientifique du Quotidien du Médecin
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