LE QUOTIDIEN - Assurés épargnés, économies massives sur le médicament, maîtrise médicalisée… Qu’est-ce qui différencie un PLFSS de gauche d’un PLFSS de droite ?
CHRISTIAN PAUL - Depuis deux ans, nous tenons les comptes sociaux que nous avons trouvés naufragés. Nous avons écarté les déremboursements qui faisaient porter une responsabilité supplémentaire aux assurés. Notre méthode porte ses fruits. L’an dernier, l’opposition et tout particulièrement Jean-Pierre Door, criait au loup et affirmait que le comité d’alerte sur les dépenses maladie allait tirer la sonnette. Il ne s’est rien passé ! L’ONDAM 2013 ne sera pas complètement consommé. Dans le même temps, nous engageons une nouvelle politique de santé et amorçons des réformes de fond. Nous donnons une nouvelle place aux soins de premier recours en leur confiant des moyens d’exercer.
Le PLFSS va étendre les nouveaux modes de rémunération à 150 nouvelles équipes de soins. Comment ?
Nous voulons mettre en place une offre de soins plus coordonnée, encourager la médecine de parcours, favoriser le premier recours et le travail en équipe. L’objectif est que le patient ait devant lui une équipe de professionnels mobilisés pour des missions qui dépassent les soins stricto sensu et concernent la prévention ou l’éducation thérapeutique. Nous voulons aussi qu’à l’hôpital, les compétences ne soient pas enfermées dans les établissements mais se projettent dans les territoires - maisons de santé, consultations avancées, centres de santé. Les nouveaux modes de rémunération ne représenteront que quelques dizaines de millions d’euros l’an prochain mais ils ont vocation à être généralisés.
Sur les dépassements et la démographie, y aura-t-il des amendements musclés du PS ?
Le gouvernement a fait le pari d’une régulation sans coercition. C’est une période probatoire. Nous soutenons ce pari de l’incitation mais s’il ne réussit pas, d’ici un ou deux ans, peut-être faudra-t-il plafonner les installations dans les zones trop denses.
La T2A va devenir dégressive et différenciée selon l’activité ou la localisation des établissements. Est-ce une façon de programmer la fin du « tout T2A » ?
Oui, c’est un choix que nous affirmons. Il faudra quelques années pour y parvenir. On peut avoir été critiques à l’égard des excès de la T2A et être soucieux de ne pas aller de Charybde en Scylla. Nous allons expérimenter la rémunération aux forfaits dans les hôpitaux - insuffisance rénale, radiothérapie en matière de cancer. Les tarifs seront dégressifs en fonction des volumes d’actes. Nous devrons expliquer la méthode aux hôpitaux et aux praticiens pour que la nouvelle règle du jeu soit claire. Le rôle des missions d’intérêt général sera redéfini. On n’est plus dans le culte déraisonnable du tout T2A. Nous considérons que le maintien d’un hôpital, d’un service d’urgences ou d’une maternité peut se faire aussi avec des volumes d’actes qui n’ont pas forcément la taille critique.
Les contrats responsables seront redéfinis. Quel doit être le niveau de prise en charge des dépassements ?
En matière de solvabilisation des dépassements, il serait irresponsable que les contrats responsables aillent au-delà de ce que l’avenant 8 a prévu. Nous attendons aussi une régulation des complémentaires qui étaient une jungle illisible. Les complémentaires vont avoir un rôle accru à jouer sur les prix. C’est l’objet de la loi sur les réseaux de soins que la loi va reconnaître.
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