Le « tsunami » annoncé des cas de démences n'aura peut-être pas lieu. C'est ce que suggère une étude britannique publiée dans « Nature communication ». Pour la première fois, l'incidence des démences a pu être comparée sur deux périodes distinctes en utilisant la même méthodologie.
7 500 personnes de 65 ans et plus interrogées
L'étude conduite par l'Université de Cambridge est tirée d'un projet plus large (Medical Research Council Cognitive Function and Ageing Study). Les chercheurs ont interrogé 7 500 personnes âgées de 65 ans et plus de 3 régions différentes (Cambridgeshire, Newcastle et Nottingham) entre 1991 et 1994 puis deux ans après afin d'estimer l'incidence des démences. Vingt ans plus tard, ils ont renouvelé la même opération : 7 500 personnes interrogées de la même catégorie d'âge et habitant les mêmes régions. Là aussi, une deuxième série d'entretiens deux ans après a permis d'évaluer l'incidence.
Les résultats montrent une baisse de 20 % de l'incidence des démences entre les deux périodes de l'étude, soit 40 000 cas de moins. La diminution est plus marquée chez les hommes. Le nombre de nouveaux cas était de 210 000 par an : 74 000 chez l'homme ; 135 000 chez la femme. L'incidence attendue selon les prévisions se situait plutôt autour de 250 000 cas. Un résultat d'autant plus surprenant que l'amélioration des critères diagnostiques faisait craindre une augmentation des cas.
Plus marquée chez l'homme
La baisse s'expliquerait par l'amélioration générale grâce aux mesures d'éducation et de promotion de la santé chez les seniors, en particulier l'arrêt du tabac, l'amélioration du régime alimentaire et la pratique d'une activité physique. La réduction du tabagisme masculin a amélioré la santé cardio-vasculaire dans cette population, expliquant sans doute la baisse plus rapide des démences chez l'homme.
Les résultats montrent, selon le Pr Carol Brayne, directeur de l'Institut de santé publique de Cambridge, qu'il « est essentiel que les politiques prennent en compte les bénéfices à long terme ». Pour éviter l'explosion des cas de démences, « il faut agir maintenant », lance-t-il.
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