Depuis sa création en 2007, l’EPRUS a déjà mené plus d’une quarantaine de mission d’assistance sanitaire à l’international dans le cadre de catastrophes naturelles, industrielles ou de conflits. Avec la crise Ebola de 2014, la réserve sanitaire a basculé dans une dimension nouvelle, celles des maladies infectieuses émergentes.
« Nous avons été extrêmement présents en Guinée et en même temps, nous avons assuré la préparation des services des établissements de santé en France. Ebola nous a permis de mûrir très vite dans le champ des malades infectieuses, évoque Marc Meunier, directeur général de l’EPRUS. Ebola faisait peur mais lorsqu’on a fait appel à la mobilsation, 500 réservistes ont répondu présent », souligne-t-il. « Ebola a constitué un vrai défi pour la réserve sanitaire », renchérit le Dr Bertrand Leroux, conseiller médical de l’EPRUS. « Nous avons dû mobiliser certains personnels jusqu’à six semaines, faire face à des problématiques de ressources humaines, de formation ou au niveau matériel. On s’est retroussé les manches et aujourd’hui on sort mûri de cette crise sanitaire », a-t-il déclaré lors du deuxième colloque de l’EPRUS organisé vendredi dernier au ministère de la Santé.
Un rendez-vous important aux yeux du directeur de l'EPRUS : « Nous avons une communauté de réservistes à faire vivre, à motiver, à animer. On sait très bien que tous ne partiront pas en mission. En revanche tous doivent être prêts à partir », indique Marc Meunier. « Ce genre de journée où l’on repasse en revue l’ensemble des missions, les formations, où l’on partage des vécus, contribue à former un esprit réserviste et à forger cette communauté dont nous avons besoin », ajoute-t-il.
Mission au Népal
Parmi les nombreux témoignages de réservistes, celui du Dr Egdar Menguy, anesthésiste-réanimateur au CHU de Rouen, qui a partagé son expérience lors du dernier tremblement de terre au Népal. Mobilisé en 24 heures, il intègre une équipe interministérielle qui part renforcer les services de l’ambassade de France à Katmandou, avec pour mission d’évaluer, de soigner, de rapatrier les Français impliqués dans la catastrophe. « Derrière chaque réserviste qui part, il y a des collègues qui se mobilisent pour rendre ces départs en mission possibles », insiste-t-il. « La réserve sanitaire, c’est d’abord un engagement personnel qui se fait au sein d’une équipe. Dans ce genre de mission, le savoir être et aussi important que le savoir faire », insiste-t-il. « Ce qui m’a poussé à m’engager à l’EPRUS en 2009, c’est d’abord le désir de mettre mes compétences au service d’autres personnes lors de catastrophes ou de crises sanitaires. C’est aussi pour sortir de ma zone de confort et du travail quotidien pour aller chercher d’autres sensations et m’améliorer », confie le Dr Menguy.
Expérience humaine
La dimension humaine est primordiale à ses yeux : « En retour de mission du Népal, nous revenons bien sûr avec des images fortes. Les missions sont l’occasion de créer des relations et tous ceux avec qui j’ai collaboré au Népal sont devenus des amis », poursuit-il. Avec près de 2 500 réservistes, la réserve sanitaire dispose d’un vivier de professionnels médicaux et paramédicaux particulièrement riche en diversités. Toujours en quête de nouveaux volontaires, l’EPRUS vise certains profils encore sous-représentés par rapport à ses besoins du terrain, notamment des pédiatres, psychiatres, psychologues, infirmiers psychologues, infectiologues, épidémiologistes ou techniciens de laboratoires. Outre, les salons professionnels, la réserve sanitaire mise de plus en plus sur les réseaux sociaux pour susciter de nouvelles vocations.
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