L'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) vient de rendre un rapport sur le développement des prises en charge hospitalières ambulatoires en médecine.
En juin 2015, Marisol Touraine avait chargé les experts d'évaluer « les enjeux, les conditions et les moyens, y compris tarifaires » pour dynamiser les hospitalisations de courte durée (moins de douze heures) sans nuitée sur la médecine programmée autre que chirurgicale ou interventionnelle. Actuellement, seuls « 18 % des séjours sont réalisés en ambulatoire » notait la ministre de la Santé dans la lettre de mission.
L'IGAS s'est polarisée sur la médecine digestive et cardiovasculaire. Dans ces deux spécialités, 300 000 séjours (dits forains), sans nuitées, sont réalisés dans des unités d'hospitalisation complètes. La pneumologie est une autre discipline jugée prioritaire. Plus largement, l'ensemble de la médecine « non technique » et « lente » est visé (néphrologie, rhumatologie, ORL, endocrinologie, psychiatrie, etc.).
L'IGAS s'est également penchée sur les séjours d'une ou deux nuits qui pourraient être transférés en hospitalisation de jour. Selon plusieurs simulations (à ne pas prendre pour argent comptant, répète l'IGAS), 330 000 à 500 000 séjours sur l'ensemble des domaines précités pourraient « basculer » en ambulatoire.
Développer les hôtels hospitaliers
Sans être encore en mesure d'évaluer les économies possibles sur ces requalifications d'activités et transferts, l'IGAS émet une série de recommandations dont le but est surtout d'enclencher une prise de conscience des tutelles et des établissements et l'écriture de référentiels cliniques par spécialité par la Haute autorité de santé (HAS).
Les experts réclament avant tout de la clarté. Un comité stratégique national ad hoc doit voir le jour, ainsi que des indicateurs de pilotage et de suivi de l'activité en hôpital de jour. L'IGAS suggère d'engager un examen « systématique » des séances et des séjours forains. Comme en chirurgie, amorcer le virage ambulatoire en médecine nécessite de solides relais extrahospitaliers. C'est la raison pour laquelle l'IGAS milite pour le développement d'hôtels hospitaliers, dont le statut juridique doit être précisé.
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