Emmanuel Macron n'avance pas masqué. Il court le pays à grandes enjambées, se confronte à la population, affirme avoir plusieurs milliers d'adhérents à son mouvement, En marche ! Il observe un mutisme absolu quant à sa candidature, mais pour une seule raison : il ne veut pas l'annoncer avant de se sentir tout à fait prêt, en termes de ressources, de programme, de stratégie électorale. Il est indifférent aux primaires parce qu'il entend bien présenter sa candidature en dehors de ce cadre, ce qui est normal, en quelque sorte. N'étant ni de droite ni de gauche, il n'a aucune raison d'entrer dans le moule d'un parti quelconque. Et c'est pourquoi il en crée un.
Qui M. Macron va-t-il gêner le plus ? François Hollande ne l'aura pas dans les pattes lors de la primaire socialiste et conserve une chance d'être désigné par son parti, malgré son nouveau revers sur le front du chômage. Il ne gênera pas les candidats de la droite non plus puisqu'il se présentera directement à la présidentielle. C'est là que M. Macron (dont la décision de briguer la présidence ne fait plus aucun doute), M. Mélenchon et ceux qui décideraient de se passer de l'onction d'un parti peuvent fragmenter l'électorat au premier tour au point d'enlever leurs chances aux mieux placés. M. Hollande, certes, peut y laisser des plumes et risque de se retrouver en queue de peloton. Alain Juppé a tout à craindre d'un candidat qui lui ressemble, mais en plus jeune. Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron au premier tour, c'est la quasi certitude que le président sortant ne franchira pas ce cap.De la même manière, MM. Macron et Bayrou au premier tour risquent de ruiner une candidature Sarkozy.
Suspense et rebondissements assurés
Les incertitudes dans les deux camps seront donc aggravées par la présence des outsiders. Des trois hommes, M. Macron est celui qui peut emporter le plus grand nombre de suffrages. Il serait le seul des trois à ne pas se battre pour détruire un homme (Hollande ou Sarkozy), mais pour être élu. S'il parvenait au second tour, nul doute qu'il l'emporterait contre Marine Le Pen, dont tout le monde pense qu'elle franchira sans encombres le cap du premier tour, peut-être même à la première place. M. Mélenchon, qui veut tout faire pour abattre M. Hollande, a-t-il bien mesuré les conséquences de sa candidature ? Il dira que, pour le moment, le président de la République n'est pas assuré de l'emporter au premier tour et il ajoutera qu'il ne se présente contre personne, mais pour lui-même et avec une chance sérieuse de gagner. Discours que M. Bayrou ne peut tenir car il a déjà annoncé qu'il serait candidat si M. Sarkozy est choisi par son camp, étant entendu qu'il nourrit pour Alain Juppé une amitié indéfectible depuis que le maire de Bordeaux l'a soutenu dans sa conquête de la mairie de Pau.
Les élections de 2017 seront une consultation marquée par la multiplicité des concurrents mais aussi par des rebondissements que cette multiplicité ne manquera pas d'entraîner. Un second tour entre Macron et Mme Le Pen, ou encore entre Hollande et la candidate du FN ne peuvent pas être exclus. De même que n'est pas invraisembable un premier tour où les trois premiers seraient les mêmes qu'en 2012, mais sans doute pas dans le même ordre. Un second tour Macron-Juppé ou Macron-Sarkozy est beaucoup moins envisageable. Non seulement le suspense est puissant, mais les combinaisons de candidats sont infinies.
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