Les autorités sanitaires françaises ont à nouveau élargi ce 4 février la définition des « cas possibles » d'infections au nouveau coronavirus, pour tenir compte de l'évolution des données provenant de Chine et minimiser le risque de propagation sur le territoire.
Cette définition sert à guider les professionnels de santé, notamment les médecins du SAMU qui répondent au 15, pour identifier les patients chez qui il est nécessaire de réaliser des examens complémentaires, afin de vérifier s'ils ont été en contact avec le virus 2019-nCoV.
Extension de la zone d'exposition et précisions cliniques
La zone d'exposition considérée comme à risque s'étend désormais à « l'ensemble de la Chine », au lieu de la seule province de Hubei, épicentre de l'épidémie, a indiqué le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon.
En outre, les signes cliniques ont été précisés : sont désormais incluses les personnes avec « une sensation de fièvre », et pas forcément une température supérieure à 38 °C effectivement constatée.
Sera ainsi considérée comme « cas possible » d'infection « toute personne présentant des signes cliniques d'infection respiratoire aiguë basse, quelle que soit sa gravité, avec une fièvre ou une sensation de fièvre, et ayant voyagé ou séjourné en Chine dans les 14 jours précédant la date de début des signes cliniques », selon la définition actualisée de Santé publique France.
Sont par ailleurs toujours considérées comme des « cas possibles » les personnes très exposées au risque de contagion, dès qu'elles présentent une infection respiratoire aiguë haute ou basse, même sans fièvre, et quelle que soit sa gravité.
Cette catégorie comprend également les personnes ayant été en contact étroit avec un cas confirmé (proches partageant le même lieu de vie, voisins de bureau, voisins dans un transport collectif...), soumises aux mêmes risques d'exposition qu'un cas confirmé ou ayant fréquenté un hôpital où un cas a été confirmé.
Six cas en France stables
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a par ailleurs indiqué ce 5 février sur RMC/BFMTV que les six cas en France resteront hospitalisés tant que leur virémie sera détectable. L'un d'eux, un touriste chinois de 80 ans, est en réanimation dans un état stable. « Tous les autres sont dans des services de médecine réguliers et ils sont gardés en isolement tant qu'il y a encore du virus détectable (...) Leur évolution est favorable, il n'y a pas d'inquiétude du tout sur ces patients », a-t-elle précisé.
Agnès Buzyn a par ailleurs annoncé la mise en place d'une coordination entre les pays européens pour aider la Chine, à la fois sur le plan des équipements et sur le plan des compétences en épidémiologistes et en virologues. La France a déjà « fourni des masques, que nous avons apportés lors du premier vol qui est allé chercher les rapatriés à Wuhan » en fin de semaine dernière, a-t-elle ajouté.
Appel de fonds de l'OMS
Enfin, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) lance mercredi un appel de fonds de 675 millions de dollars (613 millions d'euros) pour combattre ces trois prochains mois l'épidémie, qui a à ce jour touché plus de 20 400 personnes et provoqué le décès de près de 500 personnes.
« Nous demandons 675 millions de dollars pour financer le plan pour les trois prochains mois. 60 millions de dollars sont destinés à financer les opérations de l'OMS, et le reste est destiné aux pays qui sont particulièrement menacés » par le virus, a déclaré le directeur de l'OMS, Tedros Adhanom Gebreyesus, ce 5 février. Dans l'immédiat, l'OMS devrait envoyer vers 24 pays des équipements de protection (500 000 masques et 350 000 paires de gants) tandis que 250 000 tests seront livrés à plus de 70 laboratoires dans le monde entier. Et une mission internationale d'experts se rendra par ailleurs en Chine « très très bientôt » a indiqué Dr Tedros.
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