Alors qu’une reprise épidémique « modérée » liée à BA.4 et BA.5 se confirme, le gouvernement sonne la mobilisation en faveur de la campagne de vaccination de 2e rappel contre le Covid-19, lancée en mars. Sur les 8,7 millions de personnes de plus de 60 ans et immunodéprimées éligibles, seuls 2,18 millions ont reçu une 4e injection. Un taux « clairement insuffisant », a alerté le ministère de la Santé, lors d’un point presse ce 21 juin, alors que, l’intervalle de 6 mois après le premier rappel arrivant à échéance pour une partie de la population éligible, le nombre de prétendants au 2e rappel va mécaniquement augmenter dans les semaines à venir pour atteindre 9 millions début juillet.
Chez les 80 ans et plus (hors Ehpad), les 742 000 personnes ayant reçu un 2e rappel ne représentent pour l’heure que 31 % des sujets éligibles dans cette tranche d’âge (2,4 millions au total). Dans les Ehpad, seuls 48 % des résidents, soit 200 000 personnes, ont reçu leur 4e dose. Ces populations, les plus à risque, sont invitées à se faire vacciner rapidement pour « passer l’été et l’automne sereinement ».
90 % des injections réalisées en ville
Parmi les 60/79 ans, le taux de couverture pour le 2e rappel ne dépasse pas les 19 % (5,9 millions d’éligibles dans cette tranche d’âge), ce qui est « clairement insuffisant », a martelé le ministère, malgré un rythme de 200 000 injections réalisées la semaine dernière, principalement porté par cette tranche d’âge.
Si 204 centres de vaccination sont encore actifs (définis par plus de 10 patients reçus au cours de la semaine écoulée), les injections sont réalisées à 90 % en ville, principalement par les pharmaciens, mais aussi par les généralistes et les infirmiers. La logistique n’est pas un enjeu, assure-t-on au ministère, les commandes de doses passées en ville le lundi ou le mardi étant livrées dès le jeudi ou le vendredi.
L’enjeu immédiat est bien « la protection des personnes fragiles pour l’été », a insisté le Pr Alain Fischer, président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, énumérant les signes de reprise épidémique. L’incidence est en hausse depuis 10 jours et atteint 460 cas pour 100 000 habitants, un niveau « pas catastrophique, mais pas négligeable », qui entraîne une hausse des hospitalisations - notamment en soins intensifs où 60 nouveaux patients Covid sont accueillis chaque jour - et encore une quarantaine de décès quotidiens.
Des boosters adaptés aux nouveaux variants espérés pour l’automne
Dans ce contexte épidémique, et alors qu’est observée une « diminution significative » de la protection après le 1er rappel chez les sujets âgés, une 4e injection se « justifie pleinement » dans cette population, poursuit l’immunologiste. À ceux tentés d’attendre un booster adapté aux nouveaux variants, le Pr Fischer rappelle l’absence de contre-indication à la répétition des injections, aucun signal sur la tolérance ou sur la sécurité n’ayant été rapporté. Surtout, le vaccin actuel, basé sur la souche initiale du Sars-CoV-2, « n’est pas parfait, mais il est bon », a-t-il insisté, estimant qu’une vaccination dès maintenant ne représente pas une « perte de chance ».
Si nécessaire, un nouveau rappel avec un booster adapté aux nouveaux variants en circulation pourra être envisagé à l’automne, notamment dans le cadre d’une campagne couplée avec la vaccination antigrippale, a ajouté le Pr Fischer. Plusieurs nouveaux rappels pourraient alors être disponibles, poursuit-il, citant les essais menés par Moderna, les résultats « encourageants » de Sanofi, l’examen par l’Agence européenne des médicaments (EMA) du vaccin espagnol Hipra et enfin le dépôt par Pfizer des données sur ses vaccins monovalent et bivalent auprès des autorités américaines le 28 juin, avant de faire de même auprès de l’EMA début juillet.
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