En matière de communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), mieux vaut faire preuve de souplesse et de faculté d'adaptation. Le nouveau directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France, Aurélien Rousseau, et le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes CSMF, se sont accordés sur cette nécessité lors d'un débat sur la santé et les territoires, organisé ce mercredi par les Contrepoints de la santé à Paris.
Aux manettes de l'ARS francilienne depuis septembre, Aurélien Rousseau a rappelé que sa mission première était justement d'aider et d'accompagner les professionnels de santé à s'approprier les outils territoriaux parfois complexes à leur disposition – dont les CPTS, groupements qui sont au cœur de la réorganisation territoriale des soins de ville décidée par le gouvernement. Mais c'est aux professionnels de définir si ces outils leur seront utiles. « C'est simple, s'ils ont discuté et sont d'accord pour se coordonner, alors on est en face d'une CPTS », a-t-il résumé.
Une vision pragmatique partagée par le Dr Luc Duquesnel, chef de file des généralistes de la CSMF. « La méthodologie doit être la suivante : se demander quels sont les besoins du territoire et quelles sont les forces en présence. Ensuite, on met tout le monde autour de la table dès qu'on partage le constat. Comme ça… on arrivera à faire avancer les choses », détaille le généraliste mayennais. Il déplore au passage « une course à l'échalote » de la part de certaines agences régionales (ARS) qui veulent « afficher le plus de CPTS possible », sans s'intéresser à leur contenu...
Pas de coquilles vides, attention au financement
« L'objectif ultime n'est pas d'avoir quatre murs, on ne doit pas monter des coquilles vides, confirme Aurélien Rousseau. Il y a des territoires où les maisons de santé pluriprofessionnelles fonctionnent déjà très bien et où les professionnels ne voient pas ce qu'une CPTS apporterait de plus. »
Pour le Dr Luc Duquesnel, il sera de toute façon impossible de couvrir la totalité du territoire à court terme, faute de financement à la hauteur. Le plan table sur 200 CPTS dès 2019 et un millier en 2022 ! « Les regroupements dont nous parlons concernent 15 à 20 % des professionnels de santé pour le moment, n'oublions pas les 80 % restants », rappelle-t-il.
Des négociations avec l'Assurance-maladie (sur le modèle de l'accord conventionnel interprofessionnel ou ACI) s'ouvriront prochainement sur le sujet. « Elles devraient aboutir à l'été prochain mais nous serons prêts à débloquer des financements avant », prévient déjà Aurélien Rousseau.
L'ancien conseiller social de Manuel Valls souhaite aussi que des efforts de simplification soient faits sur les dossiers administratifs pour monter une CPTS, dossier qui devra se tenir « sur quelques pages ». À bon entendeur...
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