• La voie (royale) du salariat
En 2011, le maire de La Ferté-Bernard (Sarthe) se lasse de chercher en vain des généralistes libéraux. Il fait rénover un bâtiment municipal, le transforme en centre de santé, et propose des postes de praticiens salariés. Succès immédiat ! Aujourd’hui, le centre accueille quatre généralistes, payés 4 000 euros pour 35 heures hebdomadaires.
À Domats dans l’Yonne, le maire fait lui aussi rénover un bâtiment municipal tandis que les habitants du bourg (850 personnes) mettent la main à la poche pour 73 000 euros. Deux généralistes exercent dans ce centre qui devrait s’ouvrir prochainement à des paramédicaux.
Le maire de Bernay (Eure), Hervé Maurey, auteur d’un rapport controversé sur les déserts médicaux, a lui aussi récupéré l’idée. La mairie choisit de ne pas créer de bâtiment spécifique, préférant payer la location d’un cabinet. Un médecin a été salarié à hauteur de 5 000 euros net. Hervé Maurey calcule que l’opération est blanche pour ses comptes si le praticien réalise trois consultations par heure travaillée.
• Les médecins roumains en renfort
Autre marotte des édiles : faire venir des médecins libéraux, parfois de loin. Figanières, dans le Var, a traité en direct avec un médecin roumain, le Dr Liviu Danila. Ce praticien francophone s’est bien intégré à la vie locale. À Lafox (Lot-et-Garonne), la mairie, qui cherchait en vain un généraliste, a été contactée par un médecin roumain qui exerçait déjà en France, mais cherchait un climat plus clément. La greffe a bien pris.
L’exercice s’avère parfois plus périlleux. À La Motte, dans les Côtes d’Armor, le maire a versé 12 500 euros à une agence pour qu’elle lui trouve un médecin. L’officine lui présente un praticien roumain, le Dr Gino Pogani, qui semble faire l’affaire. Mais l’Ordre départemental et l’ARS ne l’entendent pas de cette oreille. « Défaut de maîtrise du français », jugent-ils. Trois mois après, à l’issue d’une formation accélérée de français, les autorités viennent de donner le feu vert. La mairie devra encore débourser 12 500 euros à l’agence.
• Des cadeaux ciblés au service de la santé publique
Si Strasbourg n’a pas de problème d’offre de soins, la mairie ne manque pas d’idées sur la santé. Sur présentation d’un certificat médical, elle propose un abonnement gratuit au « Velhop », le système de vélos municipaux. À Blagnac, la mairie va encore plus loin et propose un accès gratuit aux salles de sport municipales pour les citadins disposant d’une ordonnance recommandant la pratique de l’exercice physique.
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