Responsable de la Chaire santé à Sciences Po, longtemps homme de cabinet, Didier Tabuteau constate bel et bien « une pause » dans les réformes en cours. La plus évidente pour lui concerne l’assurance-maladie. « Dans la LFSS 2010, il n’y a pratiquement rien, fait-il valoir. En matière de rééquilibrage des ressources nécessaires, ce texte n’est pas à la mesure des enjeux. » À l’hôpital, la publication des décrets liés à la loi Bachelot marque également le pas aux yeux Didier Tabuteau. « Il y a un souci de ne pas envenimer les choses… L’hôpital est un peu une poudrière aujourd’hui, le gouvernement calme le jeu. » Troisième point : « C’est la saison des rapports ! Briet, Legmann, Fragonard. Même si tous les sujets traités sont très importants, on voit bien qu’on prend du retard. »
En revanche, Didier Tabuteau note que le gros chantier des ARS (agences régionales de santé) ne s’est pas arrêté avec la campagne. « Elles se mettent en place au rythme voulu et pour obtenir ce résultat, leurs promoteurs ont vraiment bossé ! Finalement la loi " H " a connu des ratés, pas la loi " PST " qui suit à peu près son chemin. »
Au total, « trois gros sujets ont donc été décalés de quelques mois, c’est incontestable », et Didier Tabuteau espère qu’ils seront « relancés dès cet été » sans quoi ils seront rattrapés « par le rythme électoral », la présidentielle en l’occurrence.
Regardant en arrière, cet expert juge que ce genre de mise en sommeil « n’a rien d’inhabituel pour des élections nationales » mais « est beaucoup plus étonnant dans le cadre des régionales, scrutin très déconnecté de la santé. » Faut-il mettre tous les retards sur le compte de la bataille de dimanche ? Pas forcément, tempère Didier Tabuteau qui ajoute à l’effet régionales le fait que « la loi HPST a beaucoup mobilisé le parlement ».
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