À quelques jours des élections législatives italiennes du 4 mars, les partis se sont engagés dans une course à la surenchère en promettant de redorer le blason de la santé. Enjeu : séduire le tiers d’indécis qui fera la différence dans les urnes. Pour ce scrutin, l'échiquier politique est divisé en trois grands blocs : deux coalitions de gauche et de droite ainsi que le mouvement antisystème M5S.
Dans son programme électoral, le parti de centre gauche Civica Popolare, proche du parti démocrate de Matteo Renzi et fondé en novembre dernier par la ministre de la Santé Béatrice Lorenzin, met l’accent sur l’urgence d’une refonte globale du système. Cette ancienne berlusconienne devenue centriste promet de refinancer la santé à hauteur de cinq milliards d'euros sur cinq ans. Cette enveloppe devrait servir à réduire les disparités régionales et à relancer la recherche médicale et pharmaceutique afin d'éviter la fuite des cerveaux à l’étranger.
La ministre de la Santé souhaite également renouveler la convention collective des médecins et relancer une politique de recrutement médical interrompue depuis une dizaine d’années. Enfin, elle entend abolir le super ticket modérateur de 10 euros instauré sur les visites médicales et les analyses. Le programme prévoit la réduction des délais d’attente qui plombent le service public et favorise la montée en charge du privé. Béatrice Lorenzin veut enfin introduire un système de « valorisation/pénalisation » des managers hospitaliers pour redynamiser l'hôpital italien.
Émulation entre public et privé
La coalition de droite de Silvio Berlusconi regroupe le parti de l’ancien président du Conseil Forza Italia, les populistes de la Ligue du Nord et l’extrême droite de Fratelli d’Italia. Ces membres misent sur l'émulation entre public et privé pour améliorer la qualité des soins. La coalition préconise aussi le renforcement des autonomies locales en s’inspirant du fédéralisme participatif. Pour relancer la natalité en pleine déprime, le centre droit propose l’introduction de nouveaux mécanismes comme la gratuité dans les crèches, des allocations familiales au montant non proportionnel au nombre d’enfants et l’augmentation de l'allocation adultes handicapés. Cette dernière mesure est commune au programme de l'alliance de la gauche.
Souvent coulées dans le même moule que les démocrates, les propositions santé du M5S, mouvement antisystème 5 étoiles fondé par le comique Beppe Grillo en 2009, vont toutefois un peu plus loin : relance du service public, réduction des délais d'attente mais aussi investissements ciblés sur le capital humain avec des programmes de formation à la clef, réorganisation de la médecine territoriale et promotion de l’utilisation des génériques moins onéreux pour la Sécurité sociale.
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