Insultes de rue : sexisme et stéréotypes de genre pèsent lourd

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Publié le 11/12/2017
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Fin 2016, l'enquête VIRAGE (Violence et rapports de genre) révélait qu'une femme sur sept et un homme sur 25 subit au cours de sa vie un épisode de violence sexuelle. Les femmes sont six fois plus souvent victimes de viols et de tentative que les hommes. Les violences qu'elles connaissent revêtent un caractère sexiste et sexuel ; elles y sont notamment exposées dans les grandes villes, et leur jeunesse (1/3 ont entre 20 et 24 ans), tandis que les hommes sont davantage victimes de violences physiques. Plus largement, 25 % des femmes (et 14 % des hommes) disent avoir été victimes d'au moins une violence dans la rue ou les transports - en majorité de sifflements et d'interpellation, et dans 8 % des cas, de fait grave. 

En croisant les données de VIRAGE avec celles de l'Enquête nationale sur les violences faites aux femmes (ENVFF) de 2000 et celles de Cadre de vie et sécurité, conduite chaque année depuis 2007, Amandine Lebugle a mis en valeur le poids du sexisme et des stéréotypes de genre dans les insultes entre inconnus dans la rue. Et 47 % des injures proférées à l'encontre des femmes ont trait à une sexualité immorale, 31 % mentionnent une incapacité intellectuelle et physique ; tandis que les attaques contre les hommes mentionnent l'homosexualité, ou la « sexualité immorale de leur mère ». 


Source : Le Quotidien du médecin: 9626