M. Valls a rencontré Benjamin Netanyahu, chef du gouvernement israélien, qui lui a opposé une fin de non-recevoir à un projet de conférence internationale pour la paix. Il est vrai que les Israéliens ont été échaudés par une vote français à l'Unesco qui prive les lieux les plus sacrés d'Israël de leurs noms hébraïques pour les remplacer par des noms arabes. M. Netanyahu a vu dans le vote français un symptôme de l'hostilité de la France à Israël. M. Valls a assuré que son pays corrigerait le tir dès que l'occasion lui en serait offerte. « Manque de coordination » entre les services, a dit M. Valls pour expliquer une bourde monumentale, car l'hystérie anti-israélienne qui règne à l'Unesco, censée être le temple mondial de la culture, s'attaque aux racines du judaïsme. L'organisation, qui ne craint pas le ridicule, a même changé le nom du Mur des lamentations !
Bien entendu, il ne suffit pas que quelques excités s'acharnent contre Israël dans des enceintes internationales pour que l'Etat juif soit en danger. Et on doit admettre que cette hargne généralisée traduit les mille et une frustrations créées par un conflit qui date de 1947 et n'est toujours pas résolu. Le gouvernement israélien ne veut pas d'une ingérence étrangère dans des négociations avec les Palestiniens ; il préfère le cadre strictement bilatéral. C'est une position qui s'explique par le fait que le statu quo, intolérable pour les Palestiniens, convient fort bien aux Israéliens. Le terrible conflit qui oppose chiites et sunnites a pratiquement effacé le différend entre Israël et la Palestine. On voit se dessiner discrètement au Proche-Orient de nouvelles alliances, entre l'Egypte, Israël et l'Arabie Saoudite, avec le consentement tacite de la Jordanie, contre l'Iran et son influence en Liban, en Syrie et en Irak, ces deux derniers pays n'étant plus que d'immenses champs de bataille.
L'action de la France est utile
En outre, s'il est vrai que l'opposition à M. Netanyahu en Israël est très faible, la gauche étant littéralement discréditée dans l'opinion, les Palestiniens et leur président, Mahmoud Abbas, n'ont pas, de leur côté, grand-chose à offrir. M. Abbas n'est pas président de la bande de Gaza. Il n'y a pas eu d'élections depuis 2009 en Palestine, de sorte que la légitimité de M. Abbas (que M. Valls n'a pas rencontré) est inexistante, même sur la rive occidentale du Jourdain, et s'il est respecté par les puissances occidentales, c'est parce que le Hamas est une organisation terroriste. M. Abbas trouverait-il un accord avec Israël qu'il serait bien incapable de l'appliquer. C'est en ce sens que la démarche française est à la fois admirable (parce qu'elle va à l'encontre d'une réalité désespérante) et illusoire (parce qu'elle ne peut aboutir). La conférence internationale commencera le 3 juin à Paris.
L'action de la France n'en est pas moins positive car le temps joue dans le sens d'une dégradation croissante des relations entre les deux peuples. Non seulement il n'est pas sain de nier aux Palestiniens leur droit à l'autodétermination et aux libertés, mais le conflit entre les deux peuples place Israël dans une position néfaste pour ses ambitions, pour son tissu social et pour l'équilibre de ses institutions. M. Netanyahu a administré la preuve de sa longévité politique. Cependant, ce qui compte pour son pays, ce n'est pas de garder le même Premier ministre indéfiniment. C'est de préserver la société israélienne contre des orientations qui la pervertissent. Les Israéliens associent le chef de leur gouvernement à la sécurité, notion sacrée à leurs yeux. Pourtant, quelques généraux n'hésitent pas à dire qu'il est impossible pour leur pays de se protéger par la seule force militaire et que des négociations pour un accord politique sont indispensables.
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