La Haute Autorité de santé (HAS), à la demande du ministère de la Santé, a évalué la place du vaccin contre le pneumocoque Synflorix (GSK) dans le cadre de la stratégie de prévention actuelle en France.
Elle recommande de ne pas intégrer ce vaccin à la stratégie vaccinale, laquelle, chez les enfants, repose sur l’utilisation de Prevenar 13 (VPC13) de Pfizer. Le vaccin Pneumovax ne dispose d'une AMM que chez les sujets âgés de 2 ans et plus présentant un risque accru de morbidité et de mortalité dû aux infections à pneumocoque (IP).
Pour son évaluation, la HAS a notamment pris en compte l'évolution des données épidémiologiques concernant les infections invasives à pneumocoques. Si l'introduction du vaccin Prevenar (7-valent) en 2003 a permis une diminution très importante de l’incidence des IIP liées aux sérotypes vaccinaux chez l’enfant, « cette diminution a été en grande partie compensée par une augmentation importante de l’incidence des IIP dues à des sérotypes non vaccinaux et en particulier des sérotypes 19A, 7F et, dans une moindre mesure, du sérotype 1 », souligne la Haute Autorité. Et, poursuit la HAS, « seule la modification du calendrier des vaccinations en 2010 recommandant la vaccination par le Prevenar 13 (13-valent) - incluant les 3 sérotypes les plus impliqués dans le phénomène de remplacement (19A, 1 et 7F) - à la place du Prevenar (7-valent) a permis d'inverser la tendance ».
Titres en anticorps inférieurs
La HAS considère que les données épidémiologiques françaises et internationales ne sont pas actuellement en faveur de l’utilisation de Synflorix, vaccin conjugué 10-valent (VPC10) qui dispose d’une AMM en Europe depuis 2009. Malgré sa bonne efficacité clinique, les titres en anticorps obtenus avec ce vaccin sont « inférieurs à ceux obtenus avec Prevenar 13 pour la plupart des sérotypes vaccinaux ainsi que pour les sérotypes 19A et 6A » (qui sont contenus dans VPC13 mais pas dans VPC10), précise la HAS. Concernant l’efficacité sur les sérotypes non vaccinaux, un certain degré de protection croisée a été observé mais pas sur les IIP dues au sérotype 19A. La HAS ajoute que « l‘OMS souligne le bénéfice supplémentaire du VPC13 dans les contextes où la part des maladies attribuables au sérotype 19A ou au sérotype 6C est importante, comme cela a été le cas en France avant l’introduction du Prevenar 13 puisque ce sérotype représentait entre 2007 et 2009 jusqu’à 26,5 % des IIP chez l’enfant de moins de 5 ans. »
Si l'évaluation n'est pour l'heure pas favorable à l’utilisation de Synflorix, la HAS précise que « cette position pourrait être réévaluée dans le cadre d'une utilisation transitoire, à titre exceptionnel, notamment en cas de tensions d'approvisionnement ou de pénurie de vaccin Prevenar 13. »
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