Rencontres internationales Air-Climat-Santé :

La pollution tue plus que la route

Publié le 04/12/2012
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Crédit photo : S Toubon

› DE NOTRE CORRESPONDANTE

PLUS PERSONNE n’en doute la pollution tue et le chiffre fait froid dans le dos : 42 000. C’est le nombre de décès prématurés dus à la pollution de l’air enregistrés en France chaque année, selon l’OMS. « C’est 10 fois plus que les accidents de la route », a indiqué Régine Lange la présidente de l’ORAMIP et de la fédération ATMO France à l’ouverture des débats avant de préciser : « cette pollution représente aussi un coût non négligeable : 20 à 30 milliards par an, soit 300 à 400 euros par habitant. »

Constatée en milieu urbain, la pollution atmosphérique a concerné 12 millions de Français en 2011 et selon l’Oramip de nombreuses agglomérations sont particulièrement concernées. L’observatoire pointe ainsi Avignon, Bordeaux, Dijon, Grenoble, Montbéliard, Saint-Étienne, Montpellier, Nancy, Nantes, Toulouse, ou encore Strasbourg et indique que l’on respire aussi très mal en Ile-de-France et dans le Pas-de-Calais.

Parmi les messages forts de la journée : la nécessité de mettre en place des actions transversales et de mobiliser les acteurs locaux pour jouer sur tous les leviers : habitat, transport etc.

6 à 7 mois d’espérance de vie.

Le Dr Sylvia Médina, en charge des activités européennes et internationales à l’InVS (Institut de veille sanitaire) a aussi présenté les résultats de l’étude Aphekom qui a mesuré l’impact sanitaire de la pollution à travers l’exposition aux particules fines dans plusieurs villes européennes.

La métropole la plus polluée est Bucarest, la moins polluée Stockholm. « À Toulouse, les habitants sont exposés en moyenne à un taux de 17 mg/m3, et si l’on repassait à un taux de 10 mg/m3, correspondant à la valeur orientative de l’OMS, les Toulousains gagneraient 6 à 7 mois d’espérance de vie », mesure le médecin.

Cette pollution récurrente fait aussi grimper les seuils des consultations médicales. « Nous n’avons pas de statistiques précises, mais l’on sait que cette exposition récurrente aux particules fines contribue à une forte augmentation des crises d’asthme chez les enfants et que les maladies cardiovasculaires et cardio-pulmonaires sont aussi surreprésentées », conclut le Dr Médina.

 BÉATRICE GIRARD

Source : Le Quotidien du Médecin: 9200