LES CHIFFRES de l’insécurité routière, calculée à partir des données policières, montrent une baisse régulière des blessés ou tués : 178 197 en France en 1996 et 98 063 en 2008. Dans le Rhône, ils étaient respectivement de 4 572 contre 2 619. En utilisant les données du registre du Rhône des victimes d’accident de la circulation routière, les auteurs de l’article présenté dans le BEH dressent un bilan des évolutions des traumatismes de 1996 à 2008. Une baisse durable des effectifs de victimes d’accidents de la route a été observée (- 24 % au total), en particulier des automobilistes (-36 %). La baisse a surtout concerné les décès (-39 %). « Cette baisse des incidences et de la mortalité est certainement due à la baisse des vitesses et à une meilleure utilisation des dispositifs de sécurité passive » comme la ceinture. Les vitesses moyennes, stables entre 1998 et 2002, ont « constamment » baissé entre 2003 et 2008. En revanche, l’incidence des traumatismes d’usagers de deux-roues motorisés, deuxième groupe en fréquence après les automobilistes, n’a pas baissé. Rien d’étonnant pour les auteurs de l’enquête puisque dans le même temps, le parc de deux-roues a été en forte augmentation.
Lésions thoraciques sévères.
Les hospitalisations pour traumatisme routier ont également nettement baissé. Au total, l’incidence des lésions « au-delà de toute ressource thérapeutique » a été divisée par plus de quatre « en lien probable avec la baisse des vitesses, et donc de la violence des chocs ». La quasi-totalité des types de lésions ont vu leur incidence diminuer mais celle des lésions thoraciques sévères, entraînant des détresses respiratoires aiguës, n’a pas baissé. Le diagnostic anatomique de contusion pulmonaire bilatérale, responsable de détresse respiratoire, est plus souvent posé « probablement grâce à la généralisation des scanners « corps entier » chez les blessés graves ». La plupart des lésions responsables de séquelles lourdes sont en baisse. Cependant, l’incidence des tétraplégies, très rares, est restée stable. Les atteintes ligamentaires du genou ont nettement augmenté, mais elles sont moins invalidantes que les séquelles neurologiques en baisse.
L’âge des victimes se décale vers les tranches plus élevées, notamment en lien avec le vieillissement de la population. Mais c’est chez les enfants que la plus importante baisse des incidences est observée (-41 %). Celle-ci peut être attribuée à la baisse généralisée du trafic, ainsi qu’à la nette amélioration de l’utilisation des ceintures ou dispositifs-enfants par les passagers arrière de voiture. Les auteurs soulignent cependant que le Rhône, département urbain et plutôt jeune, se caractérise par une moindre gravité des accidents corporels : mortalité et probablement incidence des séquelles lourdes inférieures à celles de la France entière. En outre, le registre des victimes ne recense pas la totalité des victimes, en particulier celles qui ne consultent pas en milieu hospitalier. Il permet toutefois « d’approcher l’incidence réelle des traumatismes routiers, environ 3,4 fois supérieure à celle que mesurent les statistiques policières basées sur les procès verbaux ».
En conclusion, l’observation en continu de la traumatologie routière et de son évolution confirme l’efficacité des mesures de prévention. « Les efforts ne devraient surtout pas être relâchés », estiment les auteurs. Pour les deux-roues motorisés, « très vulnérables », des actions spécifiques devraient être envisagées pour améliorer l’efficacité de la prévention et prendre en compte leur nombre croissant.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation