RIEN N’A FONCTIONNÉ. Le léger rebond de la participation n’a pas profité à la droite ; la perte de la Corse, la conquête de la Guyane et de la Réunion ne constituent pas des éléments d’appréciation face aux scores nationaux ; le rejet de la politique de M. Sarkozy, et surtout de sa personne, est confirmé. Contrairement au soir du premier tour, les leaders de la droite se sont empressés de reconnaître leur défaite. Comme il ne leur est pas possible de mettre en doute la personnalité du président, ils l’ont attribuée à la crise, qui, sans nul doute, a joué un rôle dans l’effondrement de l’UMP. Du coup, les élus de droite les moins proches du pouvoir critiquent à peu près tout ce qu’a fait le gouvernement depuis trois ans, et surtout l’ouverture. On n’exige pas moins de changements à droite qu’à gauche, mais ce ne sont pas les mêmes : quand les uns souhaitent revenir aux « fondamentaux », c’est-à-dire à la gestion classique du pays telle que Jacques Chirac l’exerçait, les autres réclament le renoncement immédiat aux réformes.
SARKOZY NE CHANGERA PRESQUE RIEN À SON PROGRAMME
Quitte ou double ?
Des changements auront lieu, mais pas l’essentiel : un remaniement gouvernemental qui donne partiellement satisfaction aux ennemis de l’ouverture, une approche infiniment plus prudente des réformes qu’il reste à accomplir ou à finir, une cure de discrétion pour le président qui, désormais, doit agir sans trop se montrer. Mais il ne change pas de Premier ministre parce que ce serait donner à la débâcle des régionales une traduction nationale à laquelle il n’est nullement contraint par les institutions ; il ne peut pas enterrer les réformes parce qu’il n’acceptera jamais de rester deux ans à l’Élysée pour expédier les affaires courantes et parce qu’il ne peut rien contre son propre caractère, qui est irréductible ; et enfin, il ne peut pas faire la politique de la gauche, comme l’a demandé dimanche Bertrand Delanoë : si les socialistes prétendent avoir une martingale pour augmenter le niveau de vie des Français tout en réduisant les déficits et la dette, M. Sarkozy, lui, n’a pas de baguette magique. Et qu’on ne nous dise pas qu’une forte taxation des revenus élevés serait suffisante pour équilibrer les comptes.
On n’imagine pas davantage que Nicolas Sarkozy décide de réinstaurer la taxe professionnelle ou la TVA à 19 % pour les restaurants. Certes, il s’agit pour l’État de réformes qui donnent des résultats médiocres en termes d’emplois et de niveau de vie. Mais le choc causé par le retour de ces deux grands impôts entraînerait des licenciements et un ralentissement de l’activité industrielle. En somme, une marche arrière serait aussi périlleuse que la poursuite des réformes. C’est pourquoi, en dépit de la vigueur du message populaire, rien d’important ne changera.
M. Sarkozy, première cible du mécontentement, va donc jouer à quitte ou double. Ou bien il passe en force, adopte les réformes et présente des comptes moins déséquilibrés grâce à un regain de croissance (ce qui correspond aux projections les plus optimistes sur l’avenir imédiat), ou bien il se sacrifie sur l’autel de son propre programme. Oui, on en est là. Pour inverser le rapport de forces droite-gauche tel qu’il ressort des régionales, il faudrait croire que la majeure partie des 49 % des abstentionnistes du second tour seraient des électeurs de l’UMP qui ont boudé les urnes. Et qu’ils reviendraient en 2012, tout joyeux de la blague qu’ils ont faite à leur président et tout prêts à voter pour lui de nouveau. Il n’y a pas grand risque à affirmer que cette hypothèse est peu probable. Le chef de l’État réformera tout ce qu’il peut, sauf lui-même. Il est obligé de s’en tenir à la légitimité que lui ont conférée la présidentielle et les législatives de 2007. Si la grogne populaire augmente, comme semblent le promettre les syndicats au sujet de la réforme des retraites, il s’exposera à toutes les flêches, quitte à ne pas se représenter. Il avait un fusible, il ne s’en est pas servi : personne ne souhaite faire de François Fillon la cible unique de toutes les attaques. Mieux, le Premier ministre va rester encore un an à Matignon. Il reste une seule carte à M. Sarkozy : rien ne l’oblige à se présenter une seconde fois.
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