VOLONTARISTE et décidé, le président des États-Unis n’en a pas moins commis quelques erreurs, surtout en politique étrangère, avec l’échec des négociations israélo-palestiniennes. Le plan de relance qu’il a lancé en 2009 a certes empêché l’effondrement de l’économie américaine et sauvé les grandes entreprises qui, comme en France, affichent maintenant de gros bénéfices mais n’a pas un réduit un chômage proche de 10 % et d’une durable nature à laquelle les Américains ne sont pas habitués. Un certain nombre d’économistes, et pas des moindres, suggèrent au président de procéder à un deuxième plan de relance dont l’inconvénient majeur serait l’augmentation de la dette publique, déjà insupportable. La Banque fédérale des réserves procède à des rachats d’obligations qui correspondent à un usage immodéré de la planche à billets, tandis que les taux d’intérêt continuent à baisser, ce qui est une source d’inflation.
Le rôle du Tea Party.
M. Obama est en outre confronté à une hostilité populaire croissante ancrée dans l’intolérance. Le fameux mouvement du Tea Party (cette désignation fait allusion à la révolution américaine, déclenchée par les impôts que l’Angleterre voulait appliquer, en particulier aux importations de thé de ce qui n’était alors qu’une colonie britannique) exprime surtout une formidable aversion pour tout ce que le président représente : la réforme, combattue par le conservatisme, un effort, fût-il timide, pour redistribuer les richesses, le contrôle des libertés individuelles, comme celle de porter des armes (ce qui en favorise l’usage), la protection coûteuse des Américains contre les aléas de la vie, maladie et vieillesse. Le Congrès a en outre adopté une disposition permettant au secteur privé de dépenser sans compter pour les campagnes électorales et, bien entendu, l’argent va surtout au parti des nantis, le Parti républicain. On s’attend, pour cette année, à la campagne la plus coûteuse de l’histoire des États-Unis, alors que celle de 2008 avait déjà crevé tous les plafonds.
UNE DÉFAITE EN NOVEMBRE N’EMPÊCHERA PAS OBAMA DE REMONTER LA PENTE
Il ne fait pratiquement aucun doute que les démocrates vont perdre cette élection. Mais peut-être pas dans les proportions que l’on croit. Pour au moins deux grandes raisons : d’abord les Tea Parties ne votent pas républicain, mais pour les plus enragés des républicains. Dans les primaires, ils ont écarté des candidats classiques, de sorte que les hommes ou les femmes qui se présenteront le 2 novembre au nom de l’intolérance et de l’hystérie politique, risquent d’être boudés par un électorat dont la majorité est raisonnable. Les Tea Parties n’ont pas renforcé l’opposition, ils l’ont divisée. Ensuite, M. Obama fait personnellement campagne en faveur des candidats démocrates et, comme chaun sait, c’est un formidable débatteur dont la popularité est encore une fois et demie celle de Nicolas Sarkozy. Contrairement à ce que l’on croit, ce n’est pas la violence du « backlash » qui se manifeste aujourd’hui aux États-Unis, c’est l’inquiétude de la classe moyenne et des pauvres qui ne voient pas la lumière au bout du tunnel et qui n’ont pas d’autre choix, notamment dans les minorités noire et hispanique, que de voter une fois de plus pour les démocrates.
La troisième voie.
Barack Obama n’est pas un gauchiste caché qui rêverait du grand soir. Il n’y a pas de place pour un président de ce genre aux États-Unis. S’il est vrai qu’il représente le premier président noir des États-Unis (ce que n’ont toujours pas digéré les nombreux racistes américains), son programme n’est pas éloigné de la « Third Way » inaugurée par Bill Clinton aux États-Unis et par Tony Blair au Royaume Uni. La différence avec M. Clinton, c’est que l’ancien président s’était attaqué, comme M. Blair, à l’archaïsme dispendieux des budgets sociaux (ce pour quoi la droite ne l’a guère remercié) et que M. Obama, avec la réforme de l’assurance-maladie, a réintroduit dans la société la notion de « care » si chère à Martine Aubry. Il faut se souvenir en tout cas que Bill Clinton, après deux ans de pouvoir, a subi aux mid-term elections de 1994 une défaite historique, que le chantre républicain de l’époque, Newt Gingrich, avait présentée comme une révolution conservatrice assortie d’un « Contract with America » destiné principalement à réduire à la fois l’interventionnisme de l’État et les impôts. M. Gingrich, qui songe à présenter sa candidature à la présidence dans deux ans, avait largement échoué dans son entreprise ; Bill Clinton a été réélu et a fini normalement son second mandat, en dépit du scandale Lewinsky. Dans les deux ans qui viennent, M. Obama a donc le temps de remonter la pente.
Reprise par George W. Bush, la philosophie de Gingrich a conduit à cet océan de dettes où l’Amérique se noie aujourd’hui. Comme on le voit, l’irresponsabilité n’est ni de gauche ni de droite. Elle est dans l’excès idéologique.
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