Près de 80 migrants ont été accueillis jeudi 10 novembre au centre humanitaire qui a ouvert ses portes dans la matinée à Paris, avec pour objectif de mettre fin aux incessantes reconstitutions de campements indignes dans la capitale.
A l'initiative du projet, la maire de Paris Anne Hidalgo avait posé comme condition à cette ouverture, pour ne pas saturer immédiatement le nouveau centre, le démantèlement préalable du campement de migrants près du métro Stalingrad, dans le nord-est de Paris, devenu le plus grand bidonville de France après l'évacuation de la « Jungle » de Calais.
Au cours d'une opération record dans la capitale, plus de 3 800 migrants qui vivaient dans des conditions d'hygiène très dégradées ont ainsi été évacués la semaine dernière de ce campement, pour être conduits dans des centres d'hébergement en Ile-de-France.
« C'est bien ici », décrit Thierno Diallo, un Guinéen de 31 ans, bonnet sur la tête, qui patiente à l'intérieur de ce nouveau centre. « J'en ai entendu parler dans les médias, je suis arrivé tout à l'heure. J'étais à Créteil depuis sept mois, je dormais dans la rue. J'espère avoir un hébergement », dit-il.
« Vingt-cinq personnes vont être hébergées ce soir sur place. On est dans les volumes qu'on avait prévus », explique Bruno Morel, directeur général d'Emmaus solidarité, l'association qui pilote le centre. « Beaucoup sont arrivés amenés par des maraudes. Dans les prochains jours ça va être le bouche à oreille. »
Une capacité de 400 personnes
Les migrants accueillis dans le centre, d'une capacité de 400 personnes, ne doivent y séjourner que quelques jours avant d'être réorientés en régions vers des Centres pour demandeurs d'asile (Cada) pour ceux dont la demande d'asile est en cours, ou vers des Centre d'accueil ou d'orientation (CAO) pour ceux qui n'ont pas fait de demande.
« Dès la semaine prochaine, il y aura des départs de ce site vers des CAO de province », a souligné Patrick Vieillescazes, chef du cabinet du préfet d'Île-de-France, qui décrit le centre comme un « sas de répit et d'orientation ».
« Des places d'hébergement se libèrent chaque jour », a-t-il expliqué. Selon lui, sur les 3 800 personnes du campement de Stalingrad mises à l'abri vendredi, plus de 850 ont été orientées vers des lieux d'hébergement hors de l'Ile-de-France.
La structure devrait accueillir entre 50 et 80 personnes par jour, soit le nombre estimé d'arrivées quotidiennes de migrants à Paris.
Les hommes isolés pourront être hébergés sur le site et les mineurs isolés seront transférés vers des structures de la ville de Paris. Les femmes et les familles seront accompagnées en navette vers des lieux d'accueil spécifiques, avant l'ouverture d'un autre centre de 400 places destiné à ces « publics vulnérables » à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) « début 2017 », selon Bruno Morel.
« Je suis très heureuse parce qu'enfin on peut proposer un accueil digne et professionnel aux migrants qui arrivent à Paris. Pour la première fois aujourd'hui ces gens ne vont pas se poser dans la rue mais vont pouvoir être accueillis », s'est félicitée sur place Dominique Versini, adjointe à la maire de Paris.
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