Les difficultés économiques accrues lors du confinement lié à la crise sanitaire du Covid-19 fragilisent la santé mentale des Français, mettent en lumière les premières données recueillies dans le cadre de la cohorte Tempo par l’Équipe de recherche en épidémiologie sociale ERES (INSERM, Sorbonne université).
Plusieurs enquêtes ont souligné les effets négatifs de la crise sur la santé mentale des Français (par exemple, celles de Santé publique France) et des soignants en particulier. L'originalité de la cohorte Tempo tient à la durée de son suivi, permettant de bien cerner les différences entre l'avant- et l'après-Covid-19.
Depuis 2009, les quelque 1 200 participants de cette étude sont interrogés sur leur état de santé mentale et leur consommation de produits addictifs, livrant ainsi des photographies régulières. En outre, tous ses membres ont un parent inclus dans la cohorte Gazel, mise en place en 1989 (20 000 volontaires, d’Électricité de France et de Gaz de France, aujourd'hui retraités), ce qui permet d'appréhender les trajectoires de vie dès l'enfance.
Depuis le 24 mars, les chercheurs ont interrogé chaque semaine les membres de la cohorte au sujet de la crise sanitaire liée et du confinement. « Cette étude – Tempo-Covid-19 – va être très utile car nous connaissons déjà la trajectoire de santé mentale et la vulnérabilité des participants grâce aux évaluations menées en 2009, 2011, 2015 et 2018 », souligne Maria Melchior, responsable de la cohorte.
Un tiers des personnes fragiles économiquement, en souffrance psychique
Près de 600 participants ont répondu à au moins un des questionnaires qui leur ont été envoyés durant le confinement, abordant des questions spécifiques aux conditions dans lesquelles il s'est déroulé (travail à l’extérieur ou à domicile, seul ou en famille, configuration de l’habitation…).
Selon les premières analyses, menées mi-mai, la proportion de ceux qui ont des difficultés financières est passée de 11,7 % à 14,8 % du fait du confinement, voire à 24,6 % en incluant ceux qui déclarent un découvert bancaire. Or, à l’issue de la troisième semaine de confinement, 34,3 % des personnes qui avaient des difficultés financières liées au confinement présentaient des symptômes anxiodépressifs, contre 20 % de celles qui n'avaient pas ces difficultés. D'autres analyses suivront, précisent les responsables de la cohorte, afin d'évaluer l'impact du confinement sur la santé mentale.
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