Un petit bureau, un temps partiel de secrétariat, un ordinateur, un téléphone et déjà une dizaine de dossiers sensibles de harcèlement ou de conflits concernant des médecins et cadres hospitaliers.
C'est avec ce matériel sommaire qu'Édouard Couty a pris ses quartiers d'hiver, la semaine dernière au ministère de la Santé, en sa qualité de nouveau médiateur national. Le conseiller maître honoraire à la Cour des comptes a été nommé à ce poste de déminage dans le cadre de la stratégie nationale pour l'amélioration de la qualité de vie au travail des professionnels de santé – en réaction au suicide du Pr Jean-Louis Mégnien, cardiologue à l'AP-HP, fin 2015.
Le « Quotidien » a pu consulter la lettre de mission d'Édouard Couty. Cet expert reconnu du monde hospitalier doit d'abord « préfigurer » la fonction de médiateur national afin de préparer le décret ad hoc qui permettra de venir en aide aux praticiens et personnels hospitaliers bloqués dans une situation conflictuelle sur leur lieu de travail. Le métier de médiateur existe déjà dans plusieurs secteurs. Édouard Couty compte s'informer auprès de l'Éducation nationale, de la SNCF mais aussi des voisins européens.
Copie fin mars
Deuxième objectif : façonner un vivier d'experts répartis dans les territoires, définir leurs champs de compétences et leur fonctionnement selon le principe de comité de pairs.
Enfin, Édouard Couty doit constituer un autre comité national dont il pourra mobiliser les membres lorsqu'un cas de harcèlement ou de maltraitance arrivera sur son bureau. « Je recherche des personnes d'expérience avec du recul, en exercice ou pas, qui connaissent bien le terrain hospitalier et sont volontaires, explique-t-il au "Quotidien". C'est un vrai dispositif ex nihilo, qui n'a pas vocation à remplacer les solutions existantes. »
Pour créer son équipe, Édouard Couty va consulter les fédérations hospitalières, les organisations syndicales de praticiens et de personnels, mais aussi l'association Mégnien, les hospitalo-universitaires et les conférences (directeurs, doyens et CME). Le temps presse. Marisol Touraine a demandé au médiateur d'examiner les situations en instance « dans le courant du mois de janvier ». Pour le reste, Édouard Couty doit rendre sa copie « le 30 mars au plus tard ». « Je dois faire au mieux et très vite », glisse celui qui refuse de se considérer comme un « homme providentiel ».
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