Dès 1933, les nazis firent de Nuremberg, dont ils appréciaient le caractère historique médiéval, la « ville des congrès du parti » et la dotèrent dans ce but d’un stade et d’un centre de congrès monumentaux. C’est pour cette raison symbolique que les Alliés choisirent la ville, en 1945, pour y juger les principaux criminels de guerre allemands. Parmi eux, 23 médecins furent jugés de novembre 1945 à novembre 1946, dans le cadre d’un procès distinct de celui des militaires ou des responsables politiques. Sept d’entre eux, dont des hauts responsables de la santé impliqués dans des expérimentations à visée scientifique et militaire, furent condamnés à mort, et cinq à la prison à vie. Le procès montra comment des médecins s’étaient dévoyés pour des causes idéologiques et raciales, et déboucha sur l’élaboration du « code de Nuremberg », premier grand texte international sur l’éthique médicale. Ce document, qui porte avant tout sur l’expérimentation et la recherche, impose comme règle absolue le consentement volontaire de toute personne acceptant de faire l’objet d’une recherche médicale.
Révélées lors du procès de Nuremberg, les crimes des médecins nazis dans les camps ont été connus beaucoup plus tôt que les autres aspect de la coopération des médecins avec le régime, et ont profondément marqué l’Allemagne actuelle. Les médecins sont ainsi particulièrement réticents à toute dépénalisation de l’euthanasie, et les autorités scientifiques et morales restent extrêmement prudentes face à la génétique et à la procréation assistée, en raison des dérives eugéniques qu’elles pourraient entraîner.
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