QUOI QU’EN DISENT les leaders socialistes, ils se sont bornés, jusqu’à présent, à pratiquer l’antisarkozysme. Il est vrai que c’est un bon instrument de réunification, mais il ne fait pas un programme, prévu pour un peu plus tard, qui a néanmoins besoin d’être énoncé le plus tôt possible et, surtout, financé. Si les socialistes peuvent nous présenter un projet crédible de redressement de la France, les électeurs qui ne sont pas engagés politiquement pourraient être séduits. Encore faut-il qu’un tel projet ait le double mérite de pouvoir remplacer celui de la droite et de convaincre l’électorat. La cascade des incidents qui se sont produits sur les plateaux de télévision et dans l’hémicycle est dans doute de la responsabilité du gouvernement. Il demeure que l’opposition a été conduite à redoubler d’antisarkozysme en multipliant des accusations excessives de fascisme, de racisme ou d’arbitraire.
Entre extrémisme et centrisme.
Il n’est pas négligeable, dans ce contexte, que Benoît Hamon, jusqu’à preuve du contraire porte-parole du Parti socialiste, ait convié la semaine dernière Olivier Besancenot, chef du Nouveau parti anticapitaliste, à un rassemblement socialiste. Personne ne s’attendait à ce que M. Besancenot, en cette occasion, atténuât son discours extrémiste. M. Hamon n’en a pas paru gêné, ce qui, compte tenu des idées parfois proches de l’extrême gauche qu’il a parfois exprimées, donne une idée de ce qu’il serait amené à faire s’il était aux affaires. Chef des élus socialistes à l’Assemblée, Jean-Marc Ayrault s’est hâté de dire que l’invitation adressée à M. Besancenot était celle de M. Hamon, non celle du PS. On aimerait savoir à quel moment Benoît Hamon cesse de représenter son parti et à quel moment il recommence à la représenter.
LE RISQUE, POUR LE PS, EST MOINS LA DIVISION QUE LA NATURE DU PROGRAMME QU’IL ADOPTERA
Ce petit cafouillage, au sujet duquel Martine Aubry s’est prudemment gardée de s’exprimer, a eu lieu dans un contexte où quelques voix socialistes se sont fait entendre pour rappeler à la bureaucratie du parti qu’elle ne saurait nier l’existence en France de problèmes à résoudre, sans doute par des sacrifices. Sous-entendu : tout ce que fait la majorité actuelle n’est pas forcément nul, à commencer par l’identification de dossiers dont l’importance donne le vertige, comme le financement des retraites, celui de l’assurance-maladie et celui de la dette et des déficits budgétaires. Libéré de ses obligations de Premier secrétaire du parti, François Hollande remonte dans les sondages justement parce qu’il tient un langage raisonnable sur la gestion du pays.
Cela signifie toutefois que, si le PS parvient à éliminer les conflits d’ego, il sera probablement partagé entre deux tendances, extrême gauche ou centrisme de gauche. Mme Aubry va surfer sur ce clivage avec le talent qu’elle a eu pour conquérir le poste de Première secrétaire et de secrète candidate à l’investiture du PS pour la présidence de la République. Le choix, finalement idéologique, qu’elle fera créera aussitôt une opposition interne (phénomène qui risque de se produire au sein des écologistes où la fusion Verts-Europe Écologie fera apparaître deux forces contraires). Quoi qu’il en soit, l’hypothèse d’une gauche d’autant plus portée à la démagogie ou tentée par les solutions radicales ne saurait être exclue. Dominique Strauss-Kahn serait-il choisi qu’il aurait un mal fou à rassembler ses troupes, au PS d’abord, chez les Verts ensuite, tout en subissant un tir de barrage de l’extrême gauche, des communistes et du Parti de gauche. Le très sarcastique Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) a déjà commencé à le mitrailler. Pour les socialistes dans leur ensemble, Mme Aubry serait plus acceptable. Toute la question sera de savoir si elle résiste aux pressions de la gauche du parti ou si elle lui renvoie l’ascenseur en adoptant un programme économiquement dangereux.
La crainte d’une gauche majoritaire mais électrisée par la crise et l’antisarkozysme habite la réflexion de
beaucoup d’électeurs. Certes, un troisième larron, Ségolène Royal ou François Hollande, peut émerger de la mêlée. Ils comptent la-dessus tous les deux. Mme Royal, depuis 2007, a montré quelque inconstance et eu des attitudes peu présidentielles. M. Hollande semble avoir davantage les pieds sur terre. Mais l’un ou l’autre peut-il ou peut-elle rassembler toute la gauche et encore au-delà ?
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