Alors que la pandémie explose au Brésil avec un record du nombre de décès quotidiens et un système de soins au bord de la rupture, la recrudescence de l’infection se propage aux pays voisins avec la circulation du variant brésilien.
Le Brésil a enregistré le 24 mars pour la première fois plus de 100 000 nouveaux cas de Covid-19 en 24 heures, alors que l’épidémie y a déjà fait plus de 300 000 morts, a rapporté le ministre de la Santé. Quelques jours plus tôt, le pays avait également dépassé le seuil des 3 000 morts par jour de l’infection. « Le plus gros génocide » de l’histoire du Brésil, a estimé l’ex-président Lula.
Dans le même temps, l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) a relevé un pic de cas de Covid-19 dans les États vénézuéliens de Bolivar et d’Amazonas, ainsi que dans le département de Pando en Bolivie et de Loreto au Pérou, tous limitrophes du géant brésilien. Pour l’Uruguay, le Venezuela et le Pérou, il ne fait pas de doute que la forte hausse des contaminations est due à la circulation massive du variant P.1, porteur d’une mutation du SARS-CoV-2 soupçonnée d’entraîner une plus grande contagiosité.
Une diffusion malgré la fermeture des frontières
Depuis sa détection dans la ville amazonienne de Manaus fin 2020, de nombreux pays ont interdit les vols en provenance du Brésil ou fermé les frontières terrestres pour tenter de l’endiguer. Mais trois mois plus tard, le variant est détecté dans au moins 15 pays ou territoires du continent américain.
Au Pérou, selon le ministre de la Santé Oscar Ugarte, une étude basée sur « un échantillonnage dans toute la ville de Lima » a démontré que le variant brésilien était responsable de 40 % des infections. Avec 2 800 km de frontière avec le Brésil, le Pérou a identifié pour la première fois cette souche en janvier dans la région amazonienne de Loreto.
Des pays se résignent au confinement
L’Uruguay, qui jusqu’à récemment avait réussi à contenir l’épidémie sans confinement, se trouve confronté à une situation complexe qui met son système de santé sous pression. Mais, malgré les appels des professionnels de santé, le président Luis Lacalle Pou se refuse « par principe » à tout confinement et se limite à fermer les services publics et les écoles.
La situation est encore plus critique au Paraguay qui ne dispose plus de places dans ses unités de soins intensifs et où une semaine de confinement total a été décrétée. Au Venezuela, un confinement radical est en vigueur depuis le 22 mars et pour deux semaines, après des mois d’assouplissement.
Même le Chili, à la pointe de la vaccination, subit un pic brutal de l’épidémie. « Un effet réel [de la vaccination, notamment sur la charge des services de soins intensifs, N.D.L.R] ne sera pas visible avant avril », explique Darwin Acuña, président de la Société chilienne de médecine en soins intensifs. Le Chili confinera 80 % de sa population, soit plus de 14 millions de personnes, à partir du samedi 27 mars. La situation en Amérique latine est d’autant plus préoccupante que, contrairement à ce qui est observé pour le variant britannique, les vaccins semblent moins efficaces contre cette souche mutante.
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