Début 2018, l'EFS comptait 1 015 médecins, dont 202 biologistes et 561 médecins de prélèvement. Mais 70 postes* sont à pourvoir dans ces deux activités. Une telle difficulté à recruter des médecins depuis des mois est une première, aux yeux de Nicolas Tunesi, directeur national des ressources humaines (DRH) de l'Établissement français du sang (EFS).
Une cinquantaine d'offres de recrutement vise à attirer des médecins de prélèvement, qui assurent la sécurité du don, et une vingtaine cible des médecins biologistes, qui, au sein des sites de l'EFS implantés dans les hôpitaux, encadrent les analyses immuno-hématologiques et conseillent les prescripteurs pour fournir le bon produit sanguin au patient malade.
Le manque de médecins, qui s'explique en partie par la démographie médicale, pèse sur le fonctionnement des collectes au long cours. « Pas lors des périodes, comme les ponts de mai, où l'on a anticipé des difficultés et où l'on a mobilisé nos équipes en amont », précise Nicolas Tunesi. Mais plutôt sur les équipes mobiles, contraintes de rester à quai, car aucun prélèvement ne peut être fait en l'absence d'un médecin. « Des situations exceptionnelles, mais qui apparaissent sur tout le territoire », explique le DRH. La pérennité des sites de collecte est aussi menacée. Celui de Saint-Dié-des-Vosges, en Lorraine, fermera ses portes le 1er juillet, à la suite du départ à la retraite de son médecin, malgré les efforts de l'EFS et de l'amicale des donneurs de sang. Le sort de ceux d'Épinal et d'Alençon est aussi l'objet de questionnements.
Promouvoir le métier de médecin de prélèvement
L'EFS tente d'être mieux connu des généralistes, vivier pour les médecins de prélèvement. « Ce métier suppose une vraie expertise médicale ; c'est aussi un rôle de manager », promeut le DRH, qui assure que l'EFS sait rendre ses salaires attractifs pour des médecins prêts à s'investir à temps complet. Quant aux biologistes, le défi est pour l'EFS d'apparaître comme une véritable opportunité auprès des plus jeunes. Ce, malgré la concurrence avec les laboratoires de biologie privés.
L'EFS réfléchit enfin à plus long terme sur l'éventualité, pour les médecins, d'un exercice à distance des sites, tout en gardant la responsabilité des prélèvements, qu'effectueraient les infirmiers. Une piste de travail, en rien une promesse, prévient le DRH. Depuis mars 2017, les entretiens préalables au don du sang peuvent être menés par un infirmier formé.
* Informations sur http://efsrecrute.fr
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation