Les jeunes Français de 18 à 35 ans ont multiplié par 3 leur exposition à des niveaux sonores fréquents, intensifs et amplifiés depuis 2007, selon l'analyse du baromètre santé 2014 réalisée par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) et publiée dans le «
bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH).
Les auteurs qualifient d'« amplifiées » les musiques qui « utilisent l'électricité et l'amplification sonore électronique comme éléments plus ou moins majeurs des créations sonores ».
Parmi les 4 859 personnes de 15 à 35 ans interrogés sur le sujet, 13 % ont un usage fréquent et intensif d'écoute avec un casque ou des écouteurs intra-auriculaires. Ce taux a été multiplié par 3 depuis le précédent Baromètre santé de 2007, puisque seulement 4 % des personnes interrogées avait un usage intensif des écouteurs. Dans l'ensemble, 73,2 % des 15-35 ans déclaraient utiliser un casque ou des écouteurs (77,5 % des hommes et 68,9 % des femmes). Cette pratique concernant la quasi-totalité des 15-19 ans, et diminuait avec l'âge.
Les auteurs notent que les jeunes non scolarisés ou sans activité professionnelle avaient plus tendance à utiliser des écouteurs de façon intensive (+70 % de risque), de même que les citadins vivant dans des villes de plus de 100 000 habitants (+70 %).
Des concerts pour les riches, des écouteurs pour les pauvres
Près de 60 % des 15-35 ans étaient allés à un concert, en discothèque ou avaient joué de la musique à un niveau sonore élevé au cours des 12 derniers mois, et 21,4 % l'avaient fait au moins 10 fois sur la même période. Là encore, la fréquentation répétée de ces lieux diminuait avec l'âge, mais, contrairement à l'utilisation des écouteurs, elle augmentait avec le niveau de revenu.
Ces résultats laissent craindre, selon les auteurs une « augmentation des cas de perte de faculté auditives en population générale, avec un coût potentiellement très élevé pour la collectivité ». Ils suggèrent un renforcement des programmes de prévention primaire visant à améliorer les comportements des jeunes vis-à-vis du risque de perte auditive.
Pour l'instant, seuls 15,9 % des utilisateurs fréquents d'écouteurs déclarent diminuer régulièrement le volume sonore ou réduire la durée d'écoute pour protéger leurs oreilles au cours des 30 derniers jours. Le port de bouchons d'oreilles dans les lieux bruyants reste assez rare : seuls 3 % des jeunes déclarent le faire systématiquement et 9,5 % le font de temps en temps.
Des mesures de protections ont déjà été mises en place dans la législation française : la puissance sonore maximale de sortie des baladeurs a été fixée à 100 décibels, et un étiquetage indique qu’à pleine puissance, l’écoute prolongée du baladeur peut endommager l’oreille interne. Les établissements diffusant de la musique amplifiée doivent quant à eux respecter un niveau sonore moyen de 105 dB, avec des niveaux crête (ou maximaux) de 120 dB.
Selon l'OMS, près de 50 % des jeunes âgés de 12 à 35 ans des pays ayant un produit national brut intermédiaire à élevé seraient exposés à des niveaux sonores dangereux liés à l'écoute de musiques amplifiées.
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