CONTRAIREMENT à ce qu’il avait dit, Nicolas Sarkozy n’a nullement mis en pièces François Hollande. Le candidat de l’UMP a été presque tout le temps sur la défensive. S’il a pu ficher quelques lances dans le corps de son adversaire, il a en reçu tout autant. M. Hollande a su se contrôler et donner de lui-même l’image présidentielle qu’il souhaite imposer aux Français. Ce serait pratiquement un match nul si M. Hollande n’avait bénéficié de l’aspect rassurant de sa personnalité. Son calme lui a permis de résister à des accusations que n’importe qui, chez ses adversaires, peut lui faire, par exemple à propos des dépenses qu’il compte engager alors qu’il est sommé par des circonstances alarmantes de réduire la dépense publique. Avec son expression « folie dépensière », M. Sarkozy souhaitait mettre le feu au programme de son rival. Il n’est pas sûr qu’il y soit parvenu. Car, si les experts ou même les gens capables de faire des comptes devinent que le retour à l’équilibre prendra plus que le temps du quinquennat, M. Hollande ressemble tellement à un notaire de province à qui tout le monde fait confiance que l’on ne l’imagine pas en train de jeter par la fenêtre les deniers désormais si précieux de l’État.
Mais, au fond, la question posée par le débat ne portait nullement sur les qualités respectives des candidats. Elle concernait leur capacité à convaincre les électeurs qui n’ont voté ni pour l’un ni pour l’autre ou qui se sont abstenus au premier tour. Ceux de François Bayrou n’auront aucun mal, aucun remords idéologique à voter en faveur de M. Hollande. D’autres bayrouistes n’auront pas non plus le sentiment de trahir s’ils rejoignent M. Sarkozy. Ceux de l’extrême droite savent que, s’ils continuent à bouder le candidat UMP, ils auront ce qu’ils ne veulent pas, à savoir une présidence socialiste et une majorité de la même couleur.
Bien que François Bayrou ait annoncé, à la surprise générale, qu'il voterait "personnellement" en faveur de M. Hollande, il s'est abstenu de donner une consigne de vote : les suffrages n'appartiennent à personne et il n'est pas rare que les électeurs passent de l'extrême droite à la droite, ou de l'extrême gauche à la droite. Il s'agit là toutefois, si l'en croit les expériences passées, de quantités de votes marginales. De sorte que l'on est en droit de faire le pronostic suivant : le débat n'influencera pas le scrutin de dimanche. Même si elle est clairement grignotée par la campagne, l'avance de M. Hollande semble suffisante pour qu'il l'emporte, sans doute d'un point ou deux. En effet, le resserrrement de l'écart constaté dans la dernière vague des sondages (52,5 contre 47,5) ne permet pas de croire que M. Sarkozy inversera la tendance.
Au delà de sa défaite probable, ce serait une sorte de lot de consolation pour M. Sarkozy, le président le moins aimé (ou le plus haï) de la Vè République, car, depuis le début de la campagne, il est clairement apparu comme un distant challenger. S'il fait un score comparable à celui de Ségolène Royal en 2007, cela voudra dire qu'il n'a pas été écrasé, seulement battu de justesse.
On regrettera en tout cas que le débat ait pris une forme hargneuse et injurieuse. Elle aura créé un malaise chez chacun des électeurs qui n'aiment pas les excès.
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