LIÉS EN PARTIE au problème de l’image corporelle véhiculée dans notre société, les régimes ont le vent en poupe. L’analyse des questionnaires d’inclusion sur 105 771 des 223 000 participants à l’étude Nutrinet-Santé montre que 70 % des femmes et 52 % des hommes souhaiteraient peser moins. Même chez les personnes de poids normal, 58 % des femmes et 27 % des hommes aimeraient se délester de quelques kilos jugés superflus.
Sur les 223 000 internautes actuellement inscrits à l’étude Nutrinet-Santé, 18 188 « nutrinautes » ont déclaré avoir suivi au moins un régime amaigrissant durant leur vie (87 % sont des femmes et 13 % des hommes). Au cours des trois dernières années, 31 % ont opté pour un régime restrictif commercial reposant sur une méthode définie (la méthode Dukan pour les deux tiers des déclarants) ; 23 % se sont lancés dans un régime restrictif « fait maison » (un seul type de restriction spécifique, prise de substituts de repas ou de produits diététiques) ; 10 % ont choisi un régime « marketé » visant à suivre une alimentation équilibrée et incluant une méthode de « coaching » (de type « Weight watchers »). Enfin, 35 % ont préféré un régime basé sur un suivi global des recommandations nutritionnelles portées notamment par le Programme national nutrition santé (PNNS). Au niveau des résultats, 75,5 % des personnes qui ont effectué des régimes basés sur un suivi global des recommandations nutritionnelles jugent l’approche efficace à long terme sur l’évolution de leur poids contre 61,3 % pour les régimes commerciaux visant à suivre une alimentation équilibrée avec coaching, 59 % pour les régimes restrictifs « faits maison » et 51,1 % pour les régimes restrictifs « marketés ». En outre, 40 % des sujets ayant suivi un régime restrictif portant un nom de marque avec méthode définie considèrent que leur régime a eu une efficacité uniquement à court terme, contre 18 % pour ceux ayant suivi un régime sur la base d’un suivi global des recommandations nutritionnelles.
Compliqués et frustrants.
Il faut dire que les « nutrinautes » ayant opté pour un régime restrictif n’ont majoritairement guère augmenté leur activité physique habituelle (47,5 % pour les « faits maison » et 39,2 % pour les méthodes commerciales contre 57,5 % pour les régimes basés sur un suivi des recommandations nutritionnelles et 57,3 % pour les régimes « marketés » prônant une alimentation équilibrée avec coaching). D’une manière générale, les sujets ayant réalisé de multiples régimes sont aussi les plus nombreux à considérer les régimes comme inefficaces à long terme. Par rapport aux régimes basés sur le suivi global des recommandations nutritionnelles, les régimes restrictifs « marketés » s’avèrent moins bien tolérés, plus compliqués à suivre et frustrants, souligne l’enquête. Les régimes pour lesquels sont observés les pourcentages les plus élevés de sujets estimant avoir eu le plus de complications dans leur vie quotidienne (courses, préparation des repas, repas avec les proches, repas à l’extérieur) sont le régime Dukan (40,6 %), le régime Cohen (32,8 %) et les régimes avec substituts de repas/produits diététiques (31,8 %). Viennent ensuite les régimes chrononutrition (23,8 %), l’amélioration globale de l’alimentation (22,2 %) et la méthode « Weight watchers ». Régime Dukan (43,8 %) et régimes avec substituts de repas /produits diététiques (40,1 %) sont aussi les plus frustrants en termes de choix des aliments. Les régimes considérés les plus difficiles à suivre par les « nutrinautes » s’avèrent également ceux basés sur l’utilisation de substituts de repas/produits diététiques (46,2 %) et le régime Dukan (43 %), loin devant le régime Chrononutrition (25,4 %), le régime Cohen (22,3 %), la méthode « Weight watchers » (21,8 %) ou les régimes basés sur un suivi global des recommandations nutritionnelles (28,6 %). Cette dernière approche déjà reconnue « comme associé à un moindre risque de prise de poids », offre aussi « les meilleures chances de réduction de poids (notamment chez les jeunes en surpoids) », conclut l’enquête.
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