Former plus d'infirmiers en santé au travail, promouvoir la spécialité dès les études médicales ou encore permettre au médecin du travail de prescrire. Telles sont les recommandations de l'IGAS dans un rapport sur « l'attractivité et la formation des professions de santé au travail ».
La loi Travail, très décriée par une partie de la profession, introduit des consultations d'information et de prévention, réalisables par les infirmiers de santé au travail, qui remplacent la visite médicale d'embauche systématique sauf pour les emplois à risques (exposés à l'amiante, au plomb, aux agents cancérogènes ou encore au risque hyperbare). Les visites obligatoires sont espacées jusqu'à cinq ans pour les salariés occupant un poste sans risques.
Pour mettre en application celte réforme, plusieurs adaptations sont nécessaires selon l'IGAS. Il faut d'abord agir sur l'attractivité de la spécialité dès les études médicales : mieux informer les étudiants en médecine mais aussi inciter les facultés « à généraliser les stages de découverte en service de santé au travail ».
Le contenu des unités d'enseignement devra également intégrer la diversité des actions à mener par le médecin du travail. La maquette de formation de la médecine et santé au travail doit être améliorée en exposant mieux les objectifs cliniques recherchés. Enfin, les capacités de formation devront être pérennisées, tout comme celles des infirmiers de santé au travail.
Pour améliorer l'attractivité du métier, il faut faire évoluer son contenu, conseille l'IGAS. Par exemple, les conditions de reconversion des praticiens souhaitant devenir médecins du travail pourraient être assouplies. De même, « l'extension limitée de prescription pourrait être octroyée au médecin du travail », plaide le rapport qui prend pour exemple la délivrance d'un primo arrêt de travail, alternative à une décision d'inaptitude. Le médecin pourrait pratiquer, dans le respect des règles déontologiques, sa spécialité complémentaire (addictologie, maladies allergiques…).
Vigile
L'IGAS propose de se fixer un objectif de 4 500 salariés par équipe pluridisciplinaire à l'horizon de dix ans (à ne pas dépasser). À terme, le ratio d'un infirmier par médecin du travail devra être respecté. Elle reconnaît que l'application de cette réforme peut fonctionner avec un effectif d'environ 4 200 médecins du travail – ils sont actuellement 5 800, médecins collaborateurs et en cumul emploi retraite inclus.
Le rapport recommande enfin de faire évoluer la spécialité vers une « médecine du travail et environnementale », les risques étant proches. Le réseau des médecins du travail constitue « un vigile avancé », peut-on lire. Le pilotage de la politique de la santé au travail serait confié au comité interministériel pour la santé, en associant les trois ministères du Travail, de la Santé et de l'Environnement.
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