À Paris, un tiers des patients accueillis dans les centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues (CAARUD) sont russophones. La cohorte Coquelicot met en évidence leur particulière vulnérabilité, mais aussi leur adhésion aux mesures de prévention des maladies infectieuses.
Âgés en moyenne de 36,7 ans, ces 150 usagers de drogues injectables (UDI) viennent en majorité de Géorgie (55 %), puis de Russie (16 %), de Tchétchénie (10 %), et de Lituanie (7 %). Ils vivent en France depuis trois ans, après un périple de deux années motivé par la fuite de la guerre, d'un régime totalitaire, ou de la répression à l'encontre des usagers de drogues.
Les trois quarts de ces russophones ont commencé à consommer des drogues avant l'émigration et rares sont ceux qui arrêtent à leur arrivée (6 %). Presque tous connaissent la précarité ; 40 % ne parlent pas français.
Prise de conscience des risques infectieux
Une fois dans l'Hexagone, ces UDI prennent davantage conscience des risques de maladies infectieuses, en particulier, de contamination liée à l'échange de seringues. La moitié déclarait partager la seringue dans leur pays d'origine. Ils ne sont plus que 13,9 % après leur arrivée, voire 9,3 % le mois précédent l'étude. Moins que les UDI francophones (26 %).
Les auteures appellent à renforcer l'accès aux soins de cette population, grâce à des tests et à des traitements et au recours à des interprètes. « Il faudrait encourager la création de liens dans cette communauté pour toucher les plus isolés qui ne se rendent pas dans les centres de santé », ajoute Marie Jauffret-Roustide, l'une des auteures.
Y. Tibi-Lévy et al. Harm Reduction Journal, 10 août 2020 doi.org/10.1186/s12954-020-00398-9
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