Avec la baisse de la consommation de cannabis chez les jeunes adultes, la moyenne d’âge des usagers augmente, rapporte le dernier baromètre de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), menée avec Santé publique France (SPF) auprès de 23 661 adultes âgés de 18 à 64 ans.
Si le niveau de consommation tend à se stabiliser après deux périodes de hausse (1992-2000 et 2010-2014), le cannabis reste la drogue illicite la plus diffusée en France. En 2021, près de la moitié de la population adulte (47,3 %) déclare en avoir déjà consommé au cours de sa vie (18 millions de personnes) et, 10,6 % dans l’année, un niveau comparable à 2017. L’usage au cours des 30 derniers jours est en revanche en très légère baisse, passant de 6,4 % en 2007 à 5,9 % en 2021. Même tendance à la baisse pour les usages réguliers (dix occasions d’usage ou plus au cours du mois) ou quotidiens, qui passent respectivement, sur la même période, de 3,6 % à 3,0 % et de 2,2 % à 1,7 % des adultes.
Le profil des consommateurs est également vieillissant : l’âge moyen des usagers actuels de cannabis est passé de 25,1 ans à 32,8 ans entre 1992 et 2021. Cet « effet générationnel » s’explique par « l’arrivée » de la classe d'âge née dans les années 2000 « qui se révèle moins consommatrice que les précédentes » et par le vieillissement des usagers de la fin des années 1990, « dont une partie a continué de consommer » et « qui ont actuellement entre 40 et 50 ans ».
Moindre consommation dans les outre-mer
Selon une enquête en ligne auprès de 2 587 consommateurs de drogues, dont 2 447 de cannabis dans l’année, les usagers actuels fument en moyenne 1,8 joint par jour quand ils en prennent. Cette quantité « augmente fortement avec la fréquence d’usage », est-il relevé, de 0,8 joint pour les usagers occasionnels à 4,1 joints en moyenne pour les fumeurs quotidiens.
Autre enseignement du baromètre, les niveaux d’expérimentation et d’usage varient d’un territoire à l’autre, avec une scission entre le nord et le sud. Quand le Centre-Val de Loire (- 6 points par rapport la moyenne hexagonale), les Hauts-de-France (- 9 points) et l’Île-de-France (- 1) connaissent une moindre diffusion du cannabis, l’Occitanie affiche un niveau d’expérimentation supérieur de 8 points à la moyenne hexagonale. Elle est suivie par la Bretagne (+5 points), la Nouvelle-Aquitaine (+ 3), puis par les régions Auvergne-Rhône-Alpes (+ 2) et Provence-Alpes-Côte d'Azur (+ 2).
Dans les outre-mer, les usages sont « moins importants mais plus intensifs », lit-on. Les niveaux d’expérimentation sont inférieurs à la moyenne hexagonale de 9 points à ceux de la Réunion et de 25 points en Guyane, « où le niveau d’expérimentation s’avère deux fois plus faible qu’en métropole ». Mais, « dans les Antilles comme en Guyane, 30 % des expérimentateurs ont consommé du cannabis dans l’année [dont 40 % d’usagers réguliers], contre un peu plus de 20 % en métropole [dont 25 % de réguliers] ».
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