Lésions cutanées, perte de sommeil, stress… une étude pointe les conséquences sanitaires des punaises de lit

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Publié le 28/07/2020

Crédit photo : Phanie

Alors qu'elles avaient presque disparu, les punaises de lit réapparaissent depuis quelques années. Pour évaluer leur impact sanitaire, l'étude PULI a été réalisée à la demande de la Direction générale de la Santé (DGS) et montre qu'entre avril 2019 et mars 2020, environ 72 000 consultations de médecine générale en France métropolitaine étaient liées aux punaises de lit (soit un taux d’incidence de 109 consultations pour 100 000 habitants).

« L’incidence des consultations en lien avec les punaises de lit, bien que modérée, montre que le problème peut concerner l’ensemble de la population, quels que soient l’âge, le sexe et la région, avec une recrudescence printano‐estivale », lit-on dans l'étude qui s'appuie sur des données extrapolées provenant de 214 médecins généralistes du réseau Sentinelles de l'INSERM.

Les lésions cutanées étaient évoquées comme motif de consultation dans 98 % des cas. « Les punaises de lit se nourrissent du sang humain, via une morsure, qui survient essentiellement la nuit. La morsure peut provoquer une réaction cutanée (rougeur, enflure) et, souvent, des démangeaisons. Le plus souvent, ces traces de piqûres sont alignées, une caractéristique qui doit faire penser aux punaises de lit », explique la DGS.

Des répercussions psychologiques

Mais au-delà de ces symptômes cutanés sans gravité, l'infestation par des punaises de lit peut aussi être associée à des répercussions psychologiques et sur la qualité de vie. Ainsi, 39 % des patients ont souffert d'insomnie, et ils sont également 39 % à avoir rapporté des conséquences sur leur vie professionnelle, familiale ou sociale.

« Un sommeil de moins bonne qualité, mais aussi du stress, lié notamment à la difficulté, financière et pratique, de s’en débarrasser sont observés », précise la DGS, précisant qu'« à ce jour, rien ne laisse penser que les punaises de lit soient des vecteurs de maladies infectieuses ».

L'étude souligne par ailleurs des disparités géographiques : les régions Auvergne-Rhône-Alpes et PACA sont les plus touchées par le phénomène, tandis que le Pays de la Loire et la Bourgogne-Franche-Comté sont plutôt épargnés.

L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) va être saisie par la DGS et la Direction générale de la prévention des risques (DGPR) en vue d'une actualisation de ses recommandations visant à lutter contre les punaises de lit.

La DGS rappelle par ailleurs qu'un site internet (stoppunaises) et un numéro d’appel (0 806 706 806) permettent de répondre aux interrogations du grand public à travers des conseils pratiques pour les aider à se protéger d'une éventuelle invasion de punaises de lit et à s'en débarrasser le cas échéant.


Source : lequotidiendumedecin.fr