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ÉMILE ZOLA a-t-il été assassiné par un anti dreyfusard ou est-il mort asphyxié par les émanations de sa cheminée ? Gérard de Nerval s’est-il suicidé ? Trotski aurait-il pu être sauvé après les coups de pics à glace donnés par Ramon Mercader ? Les circonstances de la mort de Jean Jaurès peuvent-elles encore être éclaircies en réanalysant les données scientifico-policières de son assassinat ? Verlaine a-t-il volontairement tiré sur Rimbaud ? Que peut-on dire aujourd’hui de la célèbre empoisonneuse du XVIIe siècle, Marie Madeleine d’Aubray, dite La Brinvilliers ou de la machiavélique sanguinaire romaine Sassia ? Les empoisonnements par voie vaginale avec de l’arsenic étaient une méthode criminelle éprouvée il y a quelques siècles ? En reprenant point par point des histoires de meurtres célèbres ou de meurtriers à l’imagination morbide particulièrement développée, Philippe Charlier propose une plongée historico-médicale conduite à la manière d’une enquête policière qui n’épargne au lecteur aucun détail morbide. Si cette relecture des archives, des procès-verbaux, des témoignages, à la lumière des acquis de la médecine légale moderne, ne permet pas de livrer tous les secrets de ces grands crimes, comme l’annonce le titre de l’ouvrage, elle n’en est pas moins souvent étonnante.
Imputabilité des causes de décès.
Le XVIe siècle est celui de la médecine légale, période où apparaissent de façon synchrone en Europe les fondements institutionnels et scientifiques de cette spécialité. En effet, le Code criminel édicté entre 1530 et 1532 par Charles Quint impose un témoignage médical en cas de procès criminel. Quelques décennies plus tard, Ambroise Paré souligne dans ses Livres de chirurgie, parus en 1575, l’intérêt de prêter attention, en cas de lésions traumatiques, aux problèmes de balistique et d’imputabilité des causes de décès. Henri IV fait nommer, en 1606, dans chaque ville importante, deux chirurgiens chargés de faire le rapport « des blessés, tués, mutilés et autres ». Il faudra attendre 1794 pour que soient instituées des chaires de médecine légale dans chaque faculté de médecine par la loi du 14 frimaire an III. Dès lors, chaque siècle apportera son lot d’innovations technologiques et d’applications post-mortem et la médecine légale s’institutionnalisera peu à peu en France. La pratique de l’autopsie s’enrichit des progrès des techniques bio médicales (génétique, toxicologie, photogrammétrie) et est plus que jamais un outil d’aide indispensable aux enquêtes policières et judiciaires.
Philippe Charlier, Les secrets des grands crimes de l’histoire, La librairie Vuibert, 270 pages, 19,50 euros.
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