AU COURS de la Journée mondiale des donneurs de sang, jeudi dernier, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a indiqué que les pouvoirs publics réfléchissaient à faire évoluer les critères d’exclusion du don. Environ 10 % des personnes qui se présentent pour faire un don présentent une contre-indication, dans les trois-quarts des cas, temporaire. Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) sont également proscrits du don parce qu’ils ont un risque plus élevé d’être infecté par le VIH mais aussi par le virus de l’hépatite B ou la syphilis. Si l’EFS pratique un dépistage systématique sur tous les dons de sang, il existe cependant une période de plusieurs jours suivant l’infection où les anticorps ne sont pas détectables, la « fenêtre sérologique ».
Pour la ministre, « on peut et on doit revoir cette politique ». « La sécurité doit être évidemment assurée, il n’est pas question de prendre le moindre risque en terme de transfusion mais le critère ne peut pas être la nature des relations sexuelles » a-t-elle souligné. « En revanche la multiplicité des relations et des partenaires constituent un facteur de risque quels que soient l’orientation sexuelle et le genre de la personne », a insisté Marisol Touraine en ajoutant que, « dans les mois qui viennent, nous serons en mesure de faire évoluer cette situation ». Mais la décision politique ne se substituera pas aux impératifs médicaux et de santé publique, a-t-elle fait savoir.
Le Conseil national du sida (CNS) tient à saluer cette annonce de révision et se félicite de la prochaine prise en compte de critères « fondés non sur l’orientation sexuelle des personnes mais sur les pratiques, situations et comportements qui présentent un risque avéré de transmission du VIH/sida ». Bien que le don du sang ne constitue pas un droit, comme l’ont rappelé dans la décennie 2000 le Comité consultatif national d’éthique et la HALDE, « l’exclusion des donneurs HSH a pu être vécue comme discriminatoire et stigmatisante ». En conséquence, l’évolution de la réglementation en vigueur doit être soumise à une large concertation, demande le CNS. Quelle que soit la décision retenue, le CNS rappelle aussi « la nécessité de continuer à garantir, dans l’intérêt des receveurs, le niveau de sécurité légitime des produits sanguins ».
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