L'expérience a cent fois prouvé que les idées plus novatrices peuvent être, d'une chiquenaude, jetées aux oubliettes. Qui n'a pas conseillé au chef de l'Etat d'en finir avec ses propos provocateurs ? Eh bien, face à un jardinier au chômage, il n'a su qu'exprimer son optimisme, en lui affirmant, non sans audace, qu'il suffisait de traverser la rue pour trouver un emploi. Dans le camp adverse, on aussitôt hurlé à la goujaterie, au mépris, à l'inconscience. Ce qui n'a pas empêché la fédération des horticulteurs d'annoncer qu'elle recherchait l'interlocuteur de M. Macron pour lui offrir un emploi.
Aussi bien, si seulement il avait la manière, le président de la République aurait pu s'engager, pour ce cas particulier, à mobiliser ses services pour que quelque entreprise embauchât le chômeur. Mais, pour autant que l'on puisse déchiffrer son mode de raisonnement, ses intentions, ses objectifs, le chef de l'Etat ne souhaite pas que les Français se contentent de se plaindre pour trouver un job. Son message demeure : la vie est dure, et il faut se lever de bonne heure pour gagner sa croûte. Il le dit avec des mots moins vulgaires, mais qui expriment la même réalité.
S'il est un domaine où son gouvernement semble avoir réussi, c'est bien l'éducation, où Jean-Michel Blanquer, de l'avis unanime, fait merveille. Est-ce l'effet du masochisme ? Voilà que M. Macron semble se dire : « Puisque ça va si bien dans l'enseignement, je peux m'autoriser à diminuer le nombre d'enseignants ». Et voilà que le ministre de l'Education annonce une réduction des effectifs dans un secteur qui, comme les autres, semble avoir besoin d'embaucher.
Nécessité ontologique de la justice sociale
La semaine dernière, Christophe Castaner, secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, déclarait sans la moindre nuance que les lois sur la succession allaient être changées, avec tous les arguments imparables de la gauche la plus dure, le retour définitif à l'égalité des chances, la fin des rentes de situation, la nécessité ontologique de renvoyer tous les Français à la case départ. Quoi ? Pas du tout, réagit Macron avec trois ou quatre jours de retard. Pas question de changer les lois sur la succession. Est-il possible que M. Castaner ait adopté une position politique sans avoir l'assentiment du président ? Ou n'était-ce qu'un ballon d'essai pour mesurer la réaction de l'opinion ? En tout cas, le pouvoir a renoncé à puiser des capitaux pourtant indispensables à l'équilibre budgétaire dans la poche des morts riches.
Sans doute a-t-il entendu la critique la plus répandue, celle de la Cour des comptes et d'un certain nombre d'économistes qui lui reprochent de n'avoir pratiquement rien fait à ce jour pour diminuer la dépense publique. Plus facile à dire qu'à faire dans un pays où les dépenses sociales atteignaient 745 milliards d'euros en 2016, soit 32 % (presque un tiers) du produit intérieur brut, ce que n'empêche d'ailleurs pas la gauche et l'extrême gauche de dénoncer l'avarice de l'Etat et l'impécuniosité du peuple. Peut-on s'aventurer à dire qu'il existe tant d'exagérations et même de mensonges dans le discours politique, et pas seulement dans celui du pouvoir, que M. Macron, dont tout le monde reconnaît l'intelligence, a décidé de parler encore plus fort que les hâbleurs de l'opposition, si prompts à nous offrir, dans la palette de leurs propos colorés, les teintes les plus agressives et les plus dommageables à une saine vision des choses ? Ah non, il ne suffit pas de traverser la rue pour trouver un job, mais ce président n'est pas non plus l'affameur du peuple.
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