Après avoir lancé en 2016 et 2017 des campagnes de sensibilisation des assurés sur les dépenses de santé puis sur le bon usage du médicament, les deux caisses primaires d’Alsace (Bas-Rhin et Haut-Rhin) se mobilisent ce printemps autour des arrêts de travail. Tout en communiquant par affiches, dans la presse et sur Internet avec des messages humoristiques ou décalés, elles rappellent aussi, plus sérieusement, les obligations des assurés, mais aussi des employeurs et des médecins, ainsi que les mécanismes de contrôle.
3 200 arrêts par jour
Le nombre d’arrêts de travail a augmenté de 5,1 % en Alsace en 2017. Les deux CPAM reçoivent chaque jour 3 200 arrêts, soit 828 000 arrêts de travail en 2017 pour un montant de 314 millions d'euros. 75 % de cette dépense concerne des arrêts pour maladie. À l’échelle de la France, les indemnités journalières pour 2017 s’élèvent à 10,2 milliards d’euros.
Surtout, indiquent-elles, ils constituent une prescription et ne sont en aucun le fruit d’une « négociation » ni une réponse à une situation non médicale. « On ne se met pas en arrêt de travail, c’est le médecin qui le décide », martèle la directrice de la caisse du Bas-Rhin, Sylvie Mansion, tout en rappelant que si les véritables excès sont rares, les arrêts de maladie trop longs ou trop fréquents peuvent nuire au salarié lui-même qui, à la longue, « risque de se désinsérer professionnellement ». Dans tous les cas, ajoute-t-elle, « nous voulons réaffirmer le rôle central du médecin dans la décision, sans pour autant stigmatiser les assurés en arrêt de travail ».
Si la campagne d’information s’adresse avant tout au grand public, les caisses n’en rappellent pas moins aux médecins qu’elles sont là « pour les aider », en particulier lorsqu’elles relèvent chez certains d’entre eux des prescriptions d’arrêts de travail particulièrement fortes, dont certaines pourraient être remplacées par des solutions mieux adaptées.
Comme lors des deux actions de sensibilisation précédentes, la campagne sur les arrêts de travail invite le public à consulter un site Internet dédié, qui explique et détaille ces problématiques tout en faisant le point sur la réglementation. Le mot d'ordre des CPAM : « On peut mieux faire. » 47 000 visiteurs se sont connectés à ce site depuis son lancement, il y a deux ans, complété par un webzine et une page Facebook. Selon les caisses, les visiteurs de ces sites en sont globalement satisfaits. La campagne sur les arrêts de travail, lancée en avril, sera reprise en septembre, et s’achèvera avec un message de clôture diffusé de la même manière : « Les mauvaises habitudes, ça se soigne. »
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