« Restez chez vous ! » Comme il sonne bizarrement, ce mot d’ordre, quand on évoque le sort des plus précaires. Il y a quelques années, une secrétaire d’État à la Santé avait subi les sarcasmes des réseaux sociaux pour ses conseils à garder la chambre par grand froid, adressés, entre autres, aux SDF… Dans le même genre, mais en plus plaisant, les cinéphiles ont sûrement en mémoire, le fameux « Enfermés dehors », titre de cette comédie grinçante d'Albert Dupontel sur le monde de la rue. Méprise, lapsus, oxymore… Comment évoquer ceux qui vivent à nos portes mais qui n’ont pas de toit sans éprouver une forme de malaise ? A fortiori en période de crise, les plus pauvres sont un révélateur des insuffisances de notre État providence. Non que les pouvoirs publics et les associations n’aient rien fait. Depuis le début de l’épidémie, la trêve hivernale pour les expulsions a été repoussée, des places d’hébergement ont été créées, des centres dits « de desserrement » ont été mis en place et des distributions de nourriture ont été improvisées.
Il n’est pas dit cependant que cela suffise à épargner des populations fragiles qui cumulent tous les désavantages. Elles souffrent plus que la moyenne de comorbidités qui en font des victimes désignées du Covid. Elles ont un rapport au corps complexe qui leur fait redouter plus que d’autres les blouses blanches. Elles pâtissent de situations administratives qui ne facilitent pas leur insertion dans le parcours de soins. Enfin, la prédominance des addictions et des troubles psychiatriques y est beaucoup plus élevée qu’ailleurs. En période troublée, SDF, sans-papiers ou habitants des bidonvilles sont donc les premiers touchés. Et ce n’est sans doute que le début. Car la crise économique qui va suivre risque d’augmenter encore le nombre de ces cabossés de la vie. Le pire serait que la mobilisation s’arrête net passée le 11 mai. Dans ce contexte troublé, poursuivre et amplifier le soutien aux plus précaires est non seulement un réflexe humanitaire mais aussi un enjeu de santé publique.
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