Les Philippines ont suspendu leur campagne de vaccination par le Dengvaxia, premier vaccin contre la dengue autorisé dans le monde et conçu par Sanofi. La décision intervient après que le laboratoire a annoncé que son vaccin pouvait occasionner davantage de cas sévères chez les personnes n’ayant jamais été en contact avec le virus
Sanofi avait indiqué que la vaccination « n’était pas recommandée aux personnes n’ayant aucun antécédent d’infection par le virus de la dengue », mais relativisait cette annonce en signalant qu’entre 70 % et 90 % des habitants de certains pays endémiques « auraient déjà été exposés à la dengue au moins une fois avant l'âge de l'adolescence ».
Un vaccin qui peine à se trouver une place
Depuis 2016, quand les Philippines sont devenues le premier pays à utiliser le vaccin à large échelle, plus de 700 000 enfants ont été vaccinés. Les autorités soulignent qu’aucun problème n’a été signalé pour le moment chez les personnes vaccinées.
« Sanofi va demander aux autorités de santé de mettre à jour les informations communiquées aux médecins et aux patients concernant son vaccin contre la dengue, Dengvaxia, dans les pays où il est approuvé. Cette demande se fonde sur une nouvelle analyse des résultats à long terme des études cliniques du vaccin, qui ont montré des écarts de performance basés sur des antécédents d’infection par la dengue », indique le communiqué du laboratoire.
Pas indiqué chez l'enfant
L’an passé, une étude britannique publiée dans « Science » avait déjà prouvé que loin d'être protecteur, ce vaccin pourrait augmenter le risque d'infections graves en zones de faible endémie. En effet, la vaccination a un effet inverse selon le statut sérologique et « soit booste l'immunité des sujets préalablement exposés à la dengue (séropositifs), soit augmente la morbidité de l'infection chez les sujets naïfs (séronégatifs) », expliquaient les auteurs. Le vaccin n'est d'ailleurs pas indiqué chez les enfants de moins de 9 ans, dont la probabilité d'avoir déjà eu la dengue est faible.
Concernant la France, le haut Conseil à la santé publique (HCSP) avait formulé un avis défavorable à un accès anticipé au vaccin Dengvaxia dans les départements français d'Amérique, à savoir la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane ; ainsi qu’à Mayotte et à la Réunion.
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