En Italie, dix vaccins sont désormais obligatoires depuis juillet 2017 pour l’inscription en collectivité des enfants transalpins (rougeole, rubéole, méningite, diphtérie, poliomyélite, tétanos, coqueluche, hæmophilus B, oreillons et varicelle). Deux ans et demi après l’adoption de cette décision musclée pour faire progresser les couvertures vaccinales jugées insuffisantes, le bilan est en demi-teinte.
Certes, la tendance à la vaccination est à la hausse, les chiffres du ministère de la Santé révélant une augmentation du taux de 3 à 7 % au niveau national depuis l’introduction de la prophylaxie obligatoire. Mais certaines régions peinent encore à atteindre l’objectif des 95 % fixé par le ministère pour atteindre l’immunité collective.
1 094 cas de rougeole
À titre d’exemple, le ministère de la Santé relève que le niveau de la couverture contre la rougeole est de 93,2 %, un taux de protection insuffisant pour l’éradication de la maladie alors que le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme que les cas n'ont jamais été aussi élevés en Europe qu'en 2019. Durant les cinq premiers mois de l’année, 1 094 cas ont été enregistrés de l’autre côté des Alpes.
Au chapitre de la poliomyélite, la couverture a augmenté au niveau national et dépasse le seuil des 95 % recommandé par l’OMS dans la plupart des régions italiennes. Toutefois, certaines zones forteresses des mouvements NO-VAX (anti-vaccination), comme Bolzano dans la région du Trentin, le triangle du Frioul-Vénétie-Julia ou encore les Marches, la Sicile et la Vénétie, plafonnent autour des 83 %. En revanche, la situation progresse nettement au niveau des vaccins retirés de la liste, le taux d’immunisation étant de 91,6 au niveau national pour l’anti-pneumocoque et de 82,6 % pour l’anti-méningocoque.
Situation préoccupante
Pour le vaccin contre les papillomavirus (HPV), la situation est en revanche préoccupante. « Les craintes et les préjudices peuvent expliquer le taux peu élevé de la couverture vaccinale en Italie car nous sommes encore très loin du but », a estimé le centre de recherche Censis en octobre dernier. Les enquêtes d’opinion montrent certes un meilleur niveau d’information (88,3 % en 2019 contre 85,1 % en 2017) grâce aux campagnes coup de poing ponctuellement lancées par les professionnels de santé et les recherches effectuées par la population sur le moteur de recherche Google.
Toutefois, les dernières données démontrent que seulement 64,4 % des jeunes Italiennes ont reçu la première dose et 49,9 % ont effectué le cycle complet. Du côté des garçons, la situation est carrément catastrophique, seulement 21,8 % des jeunes Italiens ayant reçu la première dose et 15,4 % le cycle complet.
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