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Pourquoi elles choisissent d’accoucher sous le secret

Publié le 23/09/2011
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Crédit photo : S. TOUBON/LE QUOTIDIEN

L’ACCOUCHEMENT sous le secret (formule utilisée dans les textes législatifs de préférence à accouchement sous X, car secret n’implique pas anonymat) n’empêche pas la femme d’établir la filiation au moment de la déclaration de naissance de l’enfant. Cela a été le cas de 10 % des femmes de l’enquête, réalisée en partenariat avec le Conseil national pour l’accès aux origines personnelles (CNAOP). Quant à donner à l’enfant la possibilité d’accéder ultérieurement à ses origines, 13 % des femmes indiquent leur identité dans le dossier de l’enfant et 29 % y laissent un pli fermé, qui pourra être ouvert sous certaines conditions.

14 % changent d’avis.

Il n’y a pas un profil spécifique des femmes qui accouchent sous le secret. L’étude définit trois catégories principales en fonction de la situation familiale et des conditions de vie : les jeunes femmes dépendantes de leurs parents (25 %), les femmes indépendantes (25 %) et les femmes seules en situation de précarité (15 %). L’accouchement secret n’est pas choisi seulement par des femmes très jeunes (le tiers avaient plus de 30 ans et 16 % au moins 35 ans). Mais les contraintes financières jouent souvent un rôle : trois mères de naissance sur quatre n’ont pas leur indépendance économique. Et les femmes qui reviennent le plus souvent sur leur décision – 14 % des mères reprennent l’enfant dans le délai légal de deux mois après la naissance – sont celles qui ont dû se séparer de l’enfant sous la pression de contraintes familiales ou économiques. Enfin, une fois sur dix, l’abandon de l’enfant pourrait s’expliquer par des problèmes de santé, de la femme (dépression, handicap physique ou maladie grave principalement) ou, moins souvent, de son partenaire (toxicomanie, alcoolisme).

Au total, pour 43 % des femmes, les raisons d’abandonner l’enfant sont liées au partenaire. Viennent ensuite les difficultés financières, un âge trop jeune, la crainte du rejet familial. L’auteur y ajoute des traumatismes récents ou anciens, difficile à recueillir dans le cadre d’une enquête mais fréquemment mis en avant par les professionnels et dont l’existence semble confirmée par la découverte souvent tardive de la grossesse (au troisième trimestre pour un tiers des femmes).

* 2011, n° 1 (www.ined.fr).

RENÉE CARTON

Source : Le Quotidien du Médecin: 9010