En pleine préparation de sa plateforme politique à l'attention des candidats à l'élection présidentielle, la Fédération hospitalière de France (FHF) a rendu public ce mardi un nouveau sondage* sur les attentes des Français vis-à-vis de l'hôpital et du système de santé. Loin d'être anodine à quelques mois des primaires à droite (20 et 27 novembre) et à gauche (22 et 29 janvier), cette enquête lève le voile sur la perception par la population des politiques de santé successives.
Inquiétude pour les moyens
Si l'hôpital public bénéficie toujours d'une bonne image (76 % des Français en juin 2016), les attentats ont renforcé encore cette perception favorable. À une écrasante majorité (95 %), les Français sont « satisfaits » de la façon dont les hôpitaux et les personnels de santé ont fait face aux événements tragiques.
En écho aux préoccupations de la FHF, les Français s'inquiètent de l'avenir des établissements publics au regard du financement alloué par l'État. 84 % des personnes interrogées jugent que les moyens dont dispose l'hôpital sont aujourd'hui « plutôt insuffisants » (13 % les disent « bien adaptés » et 3 % « plutôt excessifs »).
Le sentiment à l'égard des politiques de santé passées est sévère. Près de huit sondés sur dix estiment que les orientations en matière de santé des dix dernières années ne vont « plutôt pas » ou « pas du tout » dans le bon sens. Sans surprise, deux tiers des Français (64 %) estiment que les questions de santé ne sont pas assez présentes dans les débats politiques et électoraux, ce qui apporte de l'eau au moulin de la FHF.
Le budget hospitalier sanctuarisé
Concernant la présidentielle de 2017, deux tiers des Français également assurent que les propositions des candidats sur la santé seront susceptibles d'avoir un impact sur leur choix au moment du vote. Et à l'heure où les hôpitaux subissent une forte rigueur budgétaire, 86 % des Français affirment que leur envie de voter pour tel ou tel candidat serait « limité[e] » si ce dernier avait en tête de « réduire drastiquement le budget des hôpitaux publics ». De quoi faire hésiter les éventuels partisans d'une purge dans les dépenses hospitalières.
La FHF devrait présenter sa plateforme politique finalisée en janvier 2017. Lors de la précédente élection présidentielle, la fédération avait jeté un pavé dans la mare libérale en exposant aux candidats une image décomplexée de l'hôpital, régulateur du système de santé, allant jusqu’à se substituer à la médecine de ville en cas de carence. La FHF avait alors plaidé pour une réorganisation en profondeur des soins de proximité, en réclamant l’encadrement des dépassements et une plus grande coercition à l'installation. Rebelote ?
* Réalisé en ligne les 25 et 26 août par Odoxa auprès de 995 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
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