Alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande une heure d'activité physique par jour, quatre adolescents sur cinq ne bougent pas assez dans le monde, révèle une étude publiée dans « The Lancet Child and Adolescent Health ».
Les filles sont moins actives et l'écart s'est creusé ces deux dernières décennies entre les deux sexes, avec des taux d'inactivité stables chez les filles et en légère amélioration chez les garçons.
La différence est de 10 points entre les deux sexes dans près d'1 pays sur 3, le plus gros fossé étant observé aux États-Unis et en Irlande avec plus de 15 points de différence. Il n'y a que quatre pays au monde où les filles scolarisées sont plus actives que les garçons : Tonga, Samoa, Zambie et Afghanistan.
Un fléau quel que soit le niveau de revenu des pays
Pour ce travail chez les jeunes âgés de 11 à 17 ans, l'OMS a analysé les données recueillies dans 146 pays entre 2001 et 2016 auprès de 1,6 million d'élèves. À l'échelle mondiale, 81 % des adolescents scolarisés ne respectent pas les recommandations de l'OMS en 2016, contre 82,5 % en 2001.
L'étude ne montre aucun lien évident entre le groupe de revenu des pays et l'insuffisance de l'activité des adolescents scolarisés, les taux d'inactivité étant élevés dans toutes les catégories de pays. La région où les jeunes sont le plus inactifs est l'Asie-Pacifique, aussi bien pour les garçons que pour les filles.
La France ne fait pas figure de bonne élève, où la tendance globale est à l'augmentation de l'inactivité (86,2 % en 2001 contre 87,0 % en 2016), paradoxalement davantage chez les garçons (81,1 % en 2001 contre 82,4 % en 2016) que chez les filles (91,4 % en 2001 contre 91,8 %).
Favoriser toute activité sportive
L'une des causes avancées pour expliquer le manque d'activité est la « révolution électronique », avec les écrans qui poussent les jeunes à être moins actifs, est-il indiqué dans l'éditorial. Les jeunes sont par ailleurs toujours plus poussés à étudier, a souligné en conférence de presse Regina Guthold, l'auteure principale de l'étude. L'insécurité croissante, notamment routière et urbaine, n'incite pas les adolescents à aller à l'école à pied ou à vélo, a indiqué Leanne Riley, co-auteure.
En 2018, afin de contrer la sédentarisation croissante de nos sociétés, l'OMS a fixé l'objectif de réduire de 15 % l'inactivité physique des adultes et des adolescents d'ici à 2030. « Nous avons fixé des objectifs ambitieux mais nous ne les atteignons pas, a déclaré Leanne Riley. Et nous devons en faire plus si nous voulons freiner la progression de l'obésité dans ce groupe d'âge. »
Pour le Dr Fiona Bull, co-auteure : « Les politiques de santé publique devraient favoriser toutes formes d'activité physique, dont l'éducation sportive qui développe les capacités physiques, davantage de sports, de jeux actifs et des opportunités de loisirs, de même qu'assurer des environnements sécurisés de sorte que les jeunes puissent marcher et faire du vélo de façon autonome. »
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