LE CHEF DU GOUVERNEMENT anglais a annoncé la suppression de 490 000 emplois publics ; il place l’âge de la retraite à 66 ans d’ici à 2020 (contre 62 en 2018 en France) ; il entend économiser 95 milliards d’euros d’ici à 2015 et augmenter les impôts de 30 milliards d’euros ; le déficit budgétaire, de 105 milliards d’euros en 2010, de 110 milliards d’euros prévus en 2011 (moins qu’en France où il est de 150 milliards pour cette année seulement), doit tomber às 8,8 % de la production intérieure brute (PIB), ce qui est encore énorme. La Grande-Bretagne a toutefois un taux de chômage largement inférieur au nôtre (7,8 %, soit environ deux points de moins qu’en France) et M. Cameron compte, non sans un certain optimisme, sur un taux de croissance de 2,3 % en 2011. Enfin, le Premier ministre s’est abstenu de taxer les classes pauvres. Il s’en prend surtout aux riches, mais aussi aux classes moyennes.
Le problème de la désindustrialisation.
C’est un syndrome très répandu aux États-Unis et en Europe : il faut s’attaquer avec sérieux à la dette et aux déficits. L’Allemagne est le pays qui a commencé le plus tôt, et avec succès, notamment parce que la croissance y est suffisante pour inciter les milieux politiques à réclamer l’abandon du plan de redressement d’Angela Merkel, principalement grâce à des exportations record. Si la France et le Royaume-Uni doivent faire des efforts exceptionnels, c’est notamment parce qu’ils subissent, du fait de la mondialisation, à une désindustrialisation alarmante, phénomène contre lequel l’ex-chancelier Gerhard Schröder a pris des mesures salutaires dont a bénéficié l’actuelle coalition gouvernementale CDU-Libéraux. M. Cameron est aidé dans sa tâche par la coalition qu’il a formée, lui aussi avec les Libéraux-Démocrates (Lib-Dem) dont le chef de file, Nick Clegg, est vice-Premier ministre. Sa thérapie draconienne correspond à la philosophie des libéraux, axée sur l’économie de marché.
LE SALUT ÉCONOMIQUE EST DANS LES INDUSTRIES INNOVANTES
La France doit-elle prendre exemple sur la Grande-Bretagne ? Tout d’abord, M. Cameron n’est pas assuré de la passivité du peuple britannique, qui résista avec force contre les décisions de Margaret Thatcher. Il risque de trouver sur son chemin les embûches rencontrées par Nicolas Sarkozy. Il a, en face de lui, un nouveau chef des travaillistes, Ed Miliband, qui, dans les élections du Labour, a battu son propre frère, David, d’une courte tête et se situe nettement plus à gauche que lui, même s’il s’en défend. En outre, les dispositions prises par notre Premier ministre, François Fillon, tentent de protéger la croissance. Il y a eu en France un débat qui ne voulait rien dire sur le fait que les impôts augmentaient ou non. Ils augmentent, mais surtout pour ceux qui ont les moyens d’épargner. Comme au Royaume-Uni, la classe moyenne française n’échappera pas au couperet, mais c’est la classe supérieure qui devrait contribuer le plus à l’effort national.
Le secret du succès.
Toute la question porte sur des mesures susceptibles de réduire les déficits mais capables aussi de diminuer la consommation dans un pays, la France ou le Royaume-Uni, qui ne brille pas par ses exportations. Bien que les deux plans de redressement soient sévères (l’anglais plus que le français), ils ne règlent pas le problème structurel du déséquilibre du commerce extérieur. Exporter, c’est tout bénéfice : c’est créer des emplois pour vendre à l’étranger, alors que la hausse pure et simple de la consommation favorise les emplois dans les pays auxquels nous achetons leur production. Il n’y a pas de mystère : des pans entiers de notre industrie, comme le textile ou les chaussures ou même la fabrication de produits électroniques, ont été détruits. Pour les remplacer, il faut avoir une avance technologique sur la concurrence asiatique et produire des objets (les Allemands contruisent des machines outils que le monde entier leur envie et leur achète) que l’on ne trouve pas ailleurs. Le gouvernement a compris la leçon. Il a mis le paquet sur l’éducation et sa réforme des universités, sérieusement financée, devrait produire davantage de cerveaux capables d’innover dans les secteurs de pointe. Il y a donc des réformes structurelles à faire, mais elles prennent du temps et les plans de redressement, en France comme en Angleterre, ne sont que des palliatifs pénibles et provisoires.
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